Nouvelle-Calédonie : L’État débloque 578 millions de francs pour accélérer les travaux de réparation du réseau Tanéo

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Nouvelle-Calédonie : L’État débloque 578 millions de francs pour accélérer les travaux de réparation du réseau Tanéo

L’État a annoncé, ce mercredi 1er octobre, avoir débloqué une somme de 578 millions de francs, ce qui représente 80 % du montant des travaux prévus par le SMTU (Syndicat mixte des transports urbains) pour réparer les dégradations commises lors des émeutes sur le réseau Tanéo, qui n’opère plus que 8 lignes, contre 30 auparavant. Précisions avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.


La "reconstruction" du réseau est lancée

Si le SMTU n’a pas attendu l’enveloppe de l’État pour lancer les premiers travaux de réfection du réseau Tanéo, notamment dans le secteur de Rivière-Salée, l’attribution de la subvention annoncée, ce mercredi 1er octobre, par le haut-commissaire, pour un montant de 578,9 millions de francs, va permettre de passer à la vitesse supérieure. Cette somme représente 80 % du budget alloué aux différents chantiers et aux opérations à entreprendre sur les lignes pour remettre aux normes le réseau mis à mal lors des émeutes.

L’argent provient de l’enveloppe de l’État dédié à la reconstruction des bâtiments publics et établissements scolaires. "Nous sommes toujours très engagés sur ce volet. Ce sont 130 millions d’euros (soit 15,5 milliards de francs) de dégâts qui ont déjà été recensés auprès des collectivités qui ont déposé des dossiers pour reconstruire", glisse le haut-commissaire Jacques Billant.

Une "bouffée d’oxygène" bienvenue

Cette subvention va financer la remise en état du mobilier urbain (dont les abribus, les supports et systèmes d’information, les bancs, etc.), des revêtements de la voirie – en particulier le long de la ligne de Néobus – ou encore la signalétique, comme les feux de circulation et les caméras de vidéoprotection. "On va pouvoir lancer des appels à projets pour débloquer au moins un peu plus de 30 millions de francs sur des études, et faire en sorte que ces 570 millions soient opérés de la meilleure manière possible", glisse Naïa Watéou, présidente du SMTU, pour qui cet argent contribuera par ailleurs à la relance économique du pays. "Cela apportera une petite bouffée d’oxygène aux entreprises pour finir l’année et commencer 2026 sous de meilleurs auspices."

Néanmoins, ces budgets alloués à la reconstruction du réseau ne permettront pas, à court terme, aux Néobus, de rouler de nouveau sur leur voie dédiée, de la gare routière de Moselle au Médipôle. Pour autant, ces chantiers permettront de rouvrir certains tronçons progressivement aux bus, qui sont plus lents pour relier Dumbéa au centre-ville.

Un réseau largement revu à la baisse

Après quasiment un an d’interruption en raison de la crise insurrectionnelle, le SMTU n’a relancé a minima ses services de transports en commun Tanéo qu’en février. Ils sont concentrés autour de huit lignes, contre trente auparavant, pour desservir les quatre communes de l’agglomération.

En 2025, le coût d’exploitation du réseau est de 922 millions de francs, très loin du budget de 4 milliards qui y était consacré dans sa formule d’avant 13-Mai. Il est basé sur trois sources de financement : les recettes des taxes sur le carburant, qui atteignaient auparavant 1,7 milliard de francs, la participation des collectivités (limitée cette année à 500 millions, contre 1,2 milliard avant les émeutes) et enfin les recettes commerciales (ventes de pass et de tickets), qui s’élevaient à 1,2 milliard pour une moyenne de 25 000 usagers par jour, contre une fréquentation estimée actuellement entre 5 000 et 8 000 passagers quotidiens. "Il a d’abord fallu ressusciter le réseau, qui aujourd’hui est encore en phase de réanimation car on n’a plus les moyens d’avoir les services d’avant 13-Mai, avec des bus qui roulent à vide. Il a fallu se focaliser sur les lignes où les besoins sont les plus importants", poursuit Naïa Watéou, qui justifie le prix élevé du billet (fixé à 500 francs) par ces difficultés financières. "Notre réseau est fortement dégradé, mais on s’est battu pour qu’il puisse quand même se maintenir. Parce que derrière, des investissements ont été faits pour le construire, et cela représente une dette de 22 milliards de francs qu’il faut résorber."

Horaires élargis et lignes ajustées

Ce mercredi 1er octobre, le SMTU a fait "évoluer" son réseau avec de nouveaux horaires et arrêts de bus, des fréquences amplifiées en dehors des heures de pointe ou encore l’ouverture et l’extension de lignes à Païta et à Dumbéa.

Par Les Nouvelles Calédoniennes