Le miel calédonien connaît un fort développement, pour preuve, la production de miel a doublé en 10 ans, avec une véritable marque de qualité. Les miels de Lifou ont notamment été primés plusieurs fois au salon de l'agriculture à Paris. Focus grâce au reportage de notre partenaire de Caledonia.nc.
En 2020, 448 personnes ont déclaré 7 866 ruches sur l'ensemble du territoire calédonien, et 126,8 tonnes de miel étaient produits en 2019. Au-delà d'un simple développement de filière, le miel calédonien est surtout reconnu pour sa grande qualité, au niveau local comme à l'international.
Un secteur qui suscite nombre de vocations, à l'image de Salomé Patel, interrogée par Caledonia.nc, qui a commencé il y a deux ans et demi, voyant « les abeilles venir sur mes arbres fruitiers, rien qu'à l'entendre ça m'attirait, j'allais sous les arbres et je les regardais, ça me faisait un bien de fou ». Elle qui a commencé « avec deux ruches, achetées avec un ancien apiculteur », en possède aujourd'hui 23.
De son côté, le plus chevronné Patrice Leblanc créateur du « miel de la jungle » qui a commencé son activité en 2008 à Lifou, possède aujourd'hui un peu moins de 100 ruches. Son miel est déjà reconnu par plusieurs prix, dont plusieurs médailles d'or au concours national agricole à Paris et plus récemment, le prix d'excellence en 2021. Une véritable consécration et reconnaissance pour le travail passionné qui met en lumière un véritable savoir-faire calédonien à l'international.
« Ça fait une bonne renommée, pour nous et pour le miel de Lifou en général, ça ne profite pas qui à nous et tant mieux, c'est ce qu'il faut », explique Patrice Leblanc, humble, et qui reconnaît la qualité du miel produit à Lifou : « On a des miels vraiment purs, qui sont exempts de produits phytosanitaires, des produits qu'en Europe on ne retrouve pratiquement plus, donc forcément, on est sur des marchés dont la demande ne va pas s'arrêter ». Une demande qui permet d'envisager des perspectives d'export particulièrement importantes, mais qui nécessiterait un changement profond de dynamique de production, auquel se refuse ce passionné :
« Après, prétendre à faire de l'export, nous, on fait 2 à 3 tonnes de miel par an, il faudrait qu'on ait une production plus importante pour pouvoir répondre vraiment à de l'export. On préfère que les gens viennent à Lifou, c'est sûr que ça réduit le nombre de personnes qui peuvent venir (…) les gens qui viennent à Lifou ils le trouvent à Lifou (…) si on commence à tout envoyer à l’extérieur c'est dommage ».
Le miel de Lifou, particulièrement reconnu pour sa qualité, fait partie des 20% de miel produit en Nouvelle-Calédonie par les îles Loyautés, le reste de la production est partagée avec le Province Nord, 22%, et la Province Sud, 58%.
Damien Chaillot
