À l’occasion d’un déplacement à Paris en mai 2023, Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie chargé de la fonction publique, de la modernisation de l’action publique, de la transition numérique, du développement de l’innovation technologique et des relations avec les collectivités d’Outre-mer du Pacifique, a pu rencontrer des acteurs majeurs du numérique, dans une volonté de favoriser la montée en compétences locale, notamment en matière de cybersécurité.
Dans la continuité du projet territorial, présenté en mai dernier, de création d’un centre de ressources de cybersécurité à vocation régionale, en relation avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI), le territoire souhaite notamment mettre en place des outils de protection de ses systèmes d’information.
Cette nouvelle structure fédératrice a notamment pour vocation de référencer tous les acteurs concernés et de sensibiliser les institutions, les partenaires privés et les associations, tout en centralisant les données relatives à la cybersécurité à titre d’observatoire.
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À noter également, le rôle de ce centre de ressources, dans le conseil et la mise en relation des victimes de cybercriminalité avec les entreprises locales compétentes, afin de les aider dans leurs démarches ou leur fournir les informations nécessaires sur les poursuites juridictionnelles. Il doit également faire le lien avec l’ANSSI et le Centre gouvernemental de veille, d’alerte et de réponse aux attaques informatiques (CERT-FR) et développer la communauté cyber dans le Pacifique francophone.
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Il s'agirait d'un lieu dédié, représentation d’une dynamique territoriale, à l’image du Campus Cyber inauguré en 2022 à la Défense à Paris, lieu totem de la cybersécurité française qui a pour ambition de fédérer l’écosystème en réunissant des grands groupes, des start-ups, mais aussi des organismes publics et des écoles. Lors de sa visite, Vaimu’a Muliava a pu rencontrer Michel Van Den Berghe, président et fondateur de ce Campus Cyber.
Les échanges entre le membre du gouvernement et le président du Campus Cyber ont porté sur le programme de transfert au Campus Cyber opéré par l’institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA), en lien étroit avec l’ANSSI, pour le compte de l’ensemble de la communauté académique. Financé dans le cadre de la stratégie nationale pour la cybersécurité, ce programme s’appuie sur la dynamique collective du Campus Cyber et de son réseau en région. Il a pour objectif de renforcer les efforts de recherche et de transfert de compétences et de technologies issues de la recherche publique vers l’ensemble des écosystèmes territoriaux de la cybersécurité.
Une démarche de rapprochement entre le Campus Cyber et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie est en cours de réflexion afin de définir les modalités d’un partenariat à destination de l’écosystème local en s’appuyant sur les organisations existantes.
Ce partenariat serait acté autour de 4 axes : la recherche partenariale, pour répondre à des enjeux de souveraineté et de cybersécurité, les transferts, pour accélérer la mise sur le marché de produits de cybersécurité innovants, la formation, pour développer de nouveaux contenus pédagogiques à destination de l’écosystème industriel, et l’entreprenariat, pour accompagner les porteurs de projets de startups deeptech.
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Ensuite, il s’agit de faire du numérique un levier de croissance. Pour ce faire, le secteur du numérique nécessite en amont de déployer une politique de formation adaptée au territoire, afin de réduire la fracture numérique et de permettre une montée en compétences.
Ici, c’est avec Gaël Musquet, météorologue, fondateur de l'association Hackers Against Naturel Disasters (HAND), que Vaimu’a Muliava a pu s’entretenir lors de son déplacement, afin d’évoquer la question de la formation et de la sensibilisation. Un partenariat est en cours de construction, tout comme avec la fédération Le Park numérique, association solidaire d'utilité sociale, acteur de l’inclusion et de la médiation numérique. Son président Pascal-Henri Pierre-Louis a rappelé leur démarche qui est de construire des parcours d’inclusion numérique adaptés à tous, afin d’amorcer le virage vers une véritable transition numérique inclusive, performante et humaine dans les Outre-mer.
Ce partenariat serait axé Trois orientations en termes d’intervention auprès des publics ciblés ont été discutées : la sensibilisation sur des métiers d’avenir et en crise autour des nouvelles technologies ; le développement de la culture de l’innovation technologique ; et la valorisation des compétences informelles des populations.
Enfin, le projet territorial « numérique, outil de prévention des risques », fait actuellement l’objet d’un cadrage pour une mise en œuvre en fin 2023. Il intègre notamment l’usage d’outils relatifs à la cybersécurité, au changement climatique ou encore à l’intelligence artificielle.
Damien Chaillot