La Croix-Rouge participe activement, du 4 au 15 novembre, aux journées mondiales d’action contre l’illettrisme. Cet engagement se traduit par des actions de sensibilisation auprès de la population et par des ateliers internes pour informer et former ses équipes sur cette problématique sociale majeure. Focus avec le reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
L’illettrisme, défini comme l’incapacité à lire et à écrire correctement pour des activités simples de la vie quotidienne, touche une part significative de la population en Nouvelle-Calédonie. Selon la seule étude réalisée en 2013 par l’Institut de la Statistique et des Études Économiques (ISEE), environ 18 % des Calédoniens seraient concernés, un taux trois fois plus élevé que celui de l’Hexagone.
Ces journées de sensibilisation permettent à la Croix-Rouge de mettre en lumière la situation des personnes en situation d’illettrisme et de soutenir ceux qui œuvrent à leurs côtés. « Les journées nationales permettent de faire un coup de projecteur sur la situation de l’illettrisme, pour les personnes en situation d’illettrisme, mais aussi pour les personnes et les organismes qui les accompagnent », explique au micro de Caledonia Odile Réquillart, responsable du secteur illettrisme à la Croix Rouge. L’association met un point d’honneur à former ses bénévoles, ses services civiques et ses salariés à cette problématique, car, « dans le cadre de leur activité au sein de la Croix-Rouge, ils peuvent être amenés à rencontrer des personnes qui sont en situation d’illettrisme, sauf qu’ils ne le savent pas forcément s’ils ne sont pas au courant de cette situation-là ». Il ajoute : « Donc ça nous paraît important qu’ils puissent être sensibilisés, découvrir cette situation, et ensuite se sentir peut-être à même de faire un premier pas vers ces personnes-là, quitte à nous les envoyer après ».
La Croix-Rouge accompagne chaque année une vingtaine de personnes en situation d’illettrisme. Cette mission est facilitée par le programme ALERTE, dont Julia Nouard est la coordinatrice. Cette dernière reconnaît la nécessité de sensibiliser l’ensemble des membres de l’association : « Je ne suis pas sensibilisée du tout à l’illettrisme et à ces actions qui sont menées à la Croix-Rouge, donc il y a d’une part une curiosité pour comprendre ce que font mes collègues, et d’autre part, que ce soit au sein de la Croix-Rouge ou dans un tout autre cadre, on se rend compte avec les chiffres qui sont donnés que les personnes illettrées sont vraiment présentes ».
Elle ajoute que « À la Croix-Rouge notre mission c’est d’aider les autres, donc je serai davantage informée, sensibilisée, et je pense que c’est important de réussir à se mettre dans la peau d’une personne en situation d’illettrisme ».
L’association, en poursuivant ses actions de sensibilisation et de formation, espère contribuer à une meilleure compréhension et à une prise en charge plus adaptée des personnes en situation d’illettrisme, favorisant ainsi leur intégration sociale.
Damien CHAILLOT