Nouvelle-Calédonie : La CCAT demande le retour de ses leaders, seule condition pour un retour au calme

©Aurélia Dumté / Les Nouvelles Calédoniennes

Nouvelle-Calédonie : La CCAT demande le retour de ses leaders, seule condition pour un retour au calme

La Cellule de coordination des actions de terrain a tenu une conférence de presse cet après-midi au Mont-Dore. Des représentants de différentes structures, coutumières, politiques, syndicalistes, se sont exprimés. Le point commun : un rapatriement au plus vite de Christian Téin et des autres membres de la CCAT, seule condition d’un retour au calme. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

La conférence de presse prévue par la Cellule de coordination des actions de terrain mercredi 19 juin n’a pas eu lieu. À la place, les leaders de la CCAT ont été arrêtés, mis en garde à vue et certains, dont Christian Téin, extradés en France. La Cellule, soutenue par de nombreux organismes, a organisé une nouvelle conférence de presse ce mardi après-midi, à la tribu de la Conception.

À la table, des membres de l’Union calédonienne, des syndicalistes, des représentants coutumiers. Même si les discours n’étaient pas toujours les mêmes, tous se sont accordés sur le message principal : le retour de Christian Téin et des autres membres de la CCAT envoyés en France. « La condition sine qua non pour se mettre en berne est le retour de Christian Téin » a affirmé John-Rock Tindao, président du conseil coutumier de l’aire Drubea-Kapumë.

Une jeunesse en colère

Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne, a ouvert la conférence de presse en rappelant l’histoire du pays : « 3 000 ans d’histoire du peuple kanak, 171 ans de colonisation et de relations chaotiques, dont des révolutions. Aujourd’hui, nos camarades sont à Paris, comme les différents chefs des révolutions passées. C’est une répétition de l’histoire », estime le représentant de l’UC. Ce dernier « demande plus de considération du peuple qui s’est levé », précisant que « la CCAT n’a jamais appelé à brûler. Nous ne sommes pas des terroristes ! »

Le président du conseil coutumier de l’aire Drubea-Kapumë souligne quant à lui que « toutes les exactions sont le fait d’une jeunesse en colère, blessée dans son identité. Ce grand brasier est un cri de révolte de plus de 10 000 jeunes qui voient leurs rêves d’indépendance s’effondrer avec le dégel du corps électoral ». Malgré le soutien inconditionnel à la CCAT, Jhon-Rock Tindao souligne que si Christian Téin est rapatrié, « la CCAT devra trouver une issue pour libérer la circulation » et envisage « une médiation internationale pour ne pas sombrer dans la division. »

Assez de vies perdues

Certains ont passé des messages d’apaisement, « nous ne cautionnons pas les exactions », a affirmé Kelly Avila, représentante de l’USTKE. Athena Pouye, membre du Mouvement des Océaniens indépendantistes, appelle « la jeunesse et les parents à manifester autrement, assez de vies ont été perdues ». D’autres ont tenu à rappeler la raison d’être de la CCAT : « Nous dénonçons le dégel du corps électoral » a martelé Jean-Marie Ayawa, représentant du syndicat Dynamique Unitaire Sud.

Tous dénoncent le terme de « terroriste », et estiment que l’État français « pousse à la violence en dressant les populations face à des barrages de forces de l’ordre disproportionnées ». Quant à savoir si la CCAT appelle la population à se rendre aux urnes pour les élections législatives de dimanche prochain, ou à les boycotter, chaque relais CCAT semble avoir son opinion sur ce point.

Aurélia Dumté pour Les Nouvelles Calédoniennes