Nouvelle-Calédonie : « Près de 4,8 milliards Ffcp de nouvelles aides de l'État et levée des motifs impérieux » dans les prochaines semaines annonce Sebastien Lecornu

© Facebook Sébastien Lecornu

Nouvelle-Calédonie : « Près de 4,8 milliards Ffcp de nouvelles aides de l'État et levée des motifs impérieux » dans les prochaines semaines annonce Sebastien Lecornu

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, actuellement en déplacement en Nouvelle-Calédonie, s'est entretenu avec Les Nouvelles Calédoniennes. Après avoir rencontré samedi les responsables des groupes politiques du Congrès, le ministre a avancé que la tenue du troisième référendum pourrait se dérouler en septembre 2022 si la situation sanitaire ne s'améliore pas et que tout est fait pour le maintien du scrutin au 12 décembre. Sébastien Lecornu s'est aussi exprimé sur la gestion de la crise sanitaire en Nouvelle-Calédonie : il se dit favorable à une levée des motifs impérieux et annonce un nouvel engagement de près de 4,8 milliards de Fcfp.

Pour son quatrième déplacement en Nouvelle-Calédonie, c'est la question du maintien ou non du référendum du 12 décembre qui a monopolisé les débats entre le Ministre des Outre-mer et les élus calédoniens. Si Sébastien Lecornu avait préalablement indiqué que la date de 12 décembre était maintenue, il avance qu'un report en septembre 2022 peut être envisagé si la situation sanitaire l'impose, et pour éviter une juxtaposition de ce référendum avec des scrutins nationaux. 

« Un décalage de quelques semaines n'est pas possible. Parce que le temps de révision des listes électorales s'imposera de nouveau, parce qu'il ne peut pas y avoir de campagne référendaire juxtaposée à une campagne présidentielle et à une campagne législative. Donc, le choix, une nouvelle fois binaire, c'est soit décembre de cette année, soit septembre de l'année prochaine ».  Pour rappel, l'Accord de Nouméa précise qu'un troisième référendum ne peut être tenu jusqu'à la date limite d'Octobre 2022. Mais Sébastien Lecornu rappelle également que l'Etat met tout en oeuvre pour que cette consultation se tienne dans de bonnes conditions. 

« Nous faisons tout pour que cette consultation puisse se tenir dans les règles de l'art parce que nous le devons à l'ensemble du corps électoral, à l'ensemble de la Nation française, et aussi, et j'aimerais m'adresser à eux plus directement, aux indépendantistes. Pas seulement aux formations politiques, mais aussi aux électeurs. À celles et ceux qui militent pour cette cause depuis des décennies....  Il y a plusieurs actions à engager. La première est de continuer sur la stratégie vaccinale : cela s'appelle la mise en protection des populations. Cette priorité doit nous réunir, dans un pays où du retard avait été pris entre le moment où j'ai décidé l'acheminement de doses de vaccin et le moment où la stratégie vaccinale a commencé à produire ses effets. Ceux qui réclament du temps devraient aussi regarder à quel moment la vaccination a été possible et à quel moment elle a réellement débuté... La deuxième des actions est d'expliquer à nos concitoyens qu'ils peuvent aller voter en sécurité sanitairement. C'est la question des ajustements le jour du vote. Je suis favorable, par exemple, à une adaptation des horaires des bureaux de vote qui permettrait d'étaler les flux. D'ici là, la population sera principalement vaccinée et il y aura le respect des gestes barrières », a-t-il confié.

Le soutien de l'État se poursuit durant la crise

Sébastien Lecornu a par ailleurs réitéré le soutien de l'Etat à la Nouvelle-Calédonie sur le front de la crise sanitaire. D'abord sur plan financier, le ministre des Outre-mer a annoncé un nouvel engagement de l'Etat, comme annoncé la veille sur RRB.  « Près de dix milliards de francs ont été débloqués, sous la forme de subventions, pour les dépenses liées à la Covid-19. J'ai indiqué au président Mapou que, dans les prochains jours, il y aura un engagement nouveau de l'État sous la forme de subventions - c'est-à-dire que le pays n'aura pas besoin de rembourser cet argent - qui pourraient aller jusqu'à 4,8 milliards de francs d'ici à la fin de l'année. Ce sont des sommes considérables qui permettent aussi de dire à toutes les équipes médicales qu'elles seront payées. C'est aussi le sens de la solidarité nationale : il n'est pas question d'abaisser notre standard sanitaire parce qu'il y aurait des problèmes d'argent. L'État n'est plus compétent en matière sanitaire, mais il y aurait quelque chose d'inhumain, de contraire à la fraternité républicaine à refuser d'aider le territoire dans le cadre de ses compétences, pourtant transférées ».

L'effort de l'Etat se manifestera également sur le plan sanitaire avec l'envoi de renforts si la situation l'exige. « Nous n'abandonnerons pas les équipes médicales du Médipôle et des dispensaires. Elles sont formidables, très engagées, fatiguées aussi. L'État sera là, dans la durée ». 

Sébastien Lecornu plaide pour une levée des motifs impérieux

Au sujet de la gestion de la crise sanitaire, Sebastien Lecornu a salué des mesures de « bon sens» par le Gouvernement de Nouvelle-Calédonie. « Il est facile de confiner, très compliqué de déconfiner. Il y a eu beaucoup de courage, et je l'ai dit à Louis Mapou, de prendre la décision de la réouverture des écoles. C'est ce que nous avons fait dans l'Hexagone : chaque jour qui passe loin de l'école, c'est une chance et une promesse de réussite en moins dans sa vie. Que le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie adopte le même principe, cela va dans le bon sens ». 

Interrogé sur la réouverture des frontières, Sébastien Lecornu a plaidé pour une levée des motifs impérieux. « À partir du moment où le variant Delta circule en Nouvelle-Calédonie, la nécessité de restreindre les déplacements avec des motifs impérieux entre deux territoires où ce variant est présent a perdu son sens. J'ai donc demandé à ce que soient levés les motifs impérieux, la décision doit être effective dans les prochaines semaines ».