Nouvelle-Calédonie : Face au manque de personnel soignant chronique, le gouvernement Calédonien acte la création d’une cellule de crise

© Centre Hospitalier Territorial Gaston-Bourret - Médipôle

Nouvelle-Calédonie : Face au manque de personnel soignant chronique, le gouvernement Calédonien acte la création d’une cellule de crise

La Nouvelle-Calédonie est confrontée depuis plusieurs années à une pénurie de médecins et de personnels soignant, devenue chronique. Face à cette situation et à la recherche de solutions, le gouvernement local a décidé ce mercredi 29 juin 2022 la création d’une cellule de crise dédiée à la problématique.



C’est une véritable crise sanitaire qui se dessine si aucune solution n’est trouvée. La Nouvelle-Calédonie est confrontée à une pénurie de personnels soignants.
Les habitants ont plusieurs fois manifesté leur inquiétude, une dizaine de centre médico-sociaux ont une permanence assurée par des infirmières et infirmier, faute de médecin, certaines spécialités sont fortement recherchées, des services entiers sont ralentis par le manque de personnels dédiés ou spécialisés, sur la Grande Terre comme dans les Loyautés.

Une situation préoccupante, et une potentielle véritable crise sanitaire selon Thierry de Greslan, président du Comité Médical de l’Établissement du Centre Hospitalier Territorial, invité de nos confrères de RRB. « On connaît une nouvelle crise sanitaire après celle du Covid, c’est la crise de la pénurie des médecins, qui s’étend sur l’ensemble du territoire (…) Il faut reconnaître cet état de fait, on est dans une crise, parce qu’il va falloir réagir tous ensemble pour pouvoir éviter au maximum les dégâts que cette crise pourrait avoir sur la population et les défauts de prise en charge de la population ».

La crise touche les hôpitaux publics, les cliniques, les centres médico-sociaux les libéraux, différentes spécialités, et ce, sur l’ensemble du territoire, affirme Thierry le Greslan. « Aujourd’hui au CHT on a des spécialités qui ne sont plus représentées depuis plusieurs semaines, Pneumologie, Gastro-entérologie (…) La cardiologie est en danger ».

Le président du Comité Médical tient à saluer l’organisation et le soutien des collègues libéraux, qui viennent en aide sur ces spécialités afin d'assurer les urgences de patients admis au CHT. « Une situation transitoire et très fragile (…) très préoccupante ».

Or, cette tension n’est pas propre qu’à un secteur géographique du territoire, mais bien à son ensemble, poursuit-il : « On est en tension sur tous les hôpitaux, y compris au Centre Hospitalier du Nord (CHN), ou ils sont de gros soucis de recrutement et de maintien des effectifs aux urgences. Les médecins actuellement aux urgences du CHN ne peuvent plus assurer le SMUR au-delà d’un périmètre qui dépasse Voh (…) ils ne sont pas assez nombreux, ils ne peuvent pas s’absenter trop longtemps de l’hôpital ».

Reçus par le gouvernement, les médecins ont pu évoquer les difficultés croissantes et ainsi permettre la création d’une cellule de crise dédiée. Une « bonne nouvelle » pour Thierry de Greslan, qui explique la nécessité de mettre tous les acteurs autour de la table afin de converger vers une solution pour le territoire.

Dans l’attente, le président du Comité Médical du CHT affirme que l’appel à la réserve sanitaire française est une nécessité, face à la gravité de la situation. « Il est nécessaire de demander la réserve nationale française pour qu’on puisse avoir des soutiens de médecins généralistes notamment, pour venir aider dans les CMS ? Mais aussi à l’hôpital », tandis qu’un travail de téléconsultation est étudié pour les Îles, « des solutions à développer en urgence »

 

Damien CHAILLOT