La clinique Kuindo-Magnin, en grande difficulté financière, a lancé un appel urgent aux institutions pour obtenir une aide de 500 millions de Fcfp (4,2 millions d’euros). Depuis son placement en procédure de sauvegarde il y a 18 mois, la situation ne s'est pas améliorée, et la structure se trouve maintenant dans un état critique. Focus grâce au reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
Malgré des conditions précaires, la clinique a accueilli 600 patients depuis le 13 mai 2024, faisant face à des défis supplémentaires liés aux récentes émeutes. Le personnel soignant a poursuivi son engagement en continuant à assurer la permanence des soins, comme l'explique Céline Monnier, directrice des soins, au micro de nos partenaires de CALEDONIA : « À chaque fois, le personnel soignant montre un engagement, une mobilisation, une motivation sans faille. On ne peut que les remercier, parce que sans eux, on n’aurait pas pu maintenir la permanence des soins. Cependant, le personnel a aussi besoin de sécurité d’emploi et de visibilité sur le long terme, ce que nous avons du mal à leur offrir, et c’est aussi pour cela que nous lançons ce message aujourd’hui ».
La clinique, qui emploie 500 personnes, enregistre actuellement une perte d’exploitation oscillant entre 300 millions (2,5 millions d’euros) et 450 millions Fcfp (3,7 millions d’euros). Serge Magot, directeur général de la clinique, souligne la précarité de la situation : « Aujourd’hui, nous sommes dans une situation financière délicate, avec seulement quelques semaines de visibilité devant nous. Nous avons présenté un plan de sauvegarde en février au tribunal, mais il a été rejeté. Nous devons maintenant revenir avec un plan révisé. Une revalorisation tarifaire partielle a été obtenue, mais il est crucial d’obtenir la seconde partie pour pérenniser l’établissement ».
Depuis son ouverture en 2018, la clinique a déjà traversé plusieurs crises, mais la situation actuelle est sans précédent. Les émeutes récentes ont exacerbé les difficultés, compliquant davantage les opérations quotidiennes et la gestion financière. Face à ces défis, la clinique a demandé une aide de 500 millions de Fcfp aux institutions, un montant nécessaire pour maintenir les services et garantir l’emploi de ses 500 employés.
Damien Chaillot