L’expérimentation, lancée le 10 juillet, a su attirer des étudiants et des travailleurs dans un contexte de suspension des transports publics, se félicite l’Agence calédonienne de l’énergie et l’Ademe, dans un premier bilan dressé ce mardi à Moselle. Elle se poursuivra jusqu’en octobre, avant une éventuelle intégration de ces deux lignes dans un nouveau schéma de transports en commun. Détails avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Envisagée avant les exactions, la mise en place de navettes maritimes reliant port Moselle à Numbo et Nouville est devenue un besoin incontestable depuis le 13 mai. L’arrêt des transports publics dans l’agglomération a en effet accéléré le déploiement de cette expérimentation menée par l’Agence calédonienne de l’énergie (ACE) et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), fers de lance de la décarbonation des transports sur le territoire.
"Lier l’exemplarité à l’utilité"
Ouvertes le 10 juillet, ces deux nouvelles liaisons ont rencontré "un grand succès", se félicitent les deux organismes, qui ont invité la presse ce mardi 20 août devant l’embarcadère de port Moselle pour dresser un "premier bilan" de l’opération prévue jusqu’au 8 octobre.
Au terme d’un mois d’activité, "2 000 passagers ont emprunté les navettes, on est vraiment satisfaits", exprime Caroline Nicolleau, représentante de l’Ademe. Si les débuts ont été un peu poussifs, avec des trajets parfois à vide, le dispositif a vite rencontré son public, atteignant un taux de remplissage quotidien de "25 %". "Ça paraît peu, mais pour un lancement c’est vraiment intéressant", fait remarquer Caroline Nicolleau. "Quand on arrive à lier l’exemplarité de trajets moins polluants à l’utilité, on a un dispositif qui fonctionne très bien", a également salué Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de la transition énergétique et président du conseil d’administration de l’ACE.
Des trajets gratuits pour les étudiants ?
La belle fréquentation se porte en particulier sur la ligne en direction de Numbo, avec de nombreux salariés qui ont trouvé dans ces navettes une alternative aux bus qui ne circulent plus. Il a toutefois fallu réajuster certains des seize trajets quotidiens, en tenant compte notamment des horaires des navettes en direction du Vallon-Dore, dont dépendaient une partie des usagers. Le tarif attractif (100 francs par trajet) semble également avoir participé à cette réussite.
Il pourrait toutefois être revu pour les étudiants. "On s’est rendu compte que ça représentait quand même un budget de 4 000 francs par mois, c’est relativement important quand on n’a pas de revenu", souligne Caroline Nicolleau. Des échanges sont en cours avec la Maison de l’étudiant pour permettre aux détenteurs d’une carte étudiant de s’en affranchir.
Navettes à hydrogène ou électriques
Forts de ce succès, l’ACE et l’Ademe vont désormais se pencher sur une autre grande priorité : parvenir à décarboner ce nouveau mode de transports, qui reste à l’heure actuelle assuré par des embarcations alimentées à l’énergie fossile. "Nous avons des études en cours pour déployer des navettes maritimes à hydrogène ou électriques, c’est un travail mené avec les différentes collectivités", note Christopher Gygès.
Si le succès du dispositif se confirme les deux prochains mois, il s’agira alors d’intégrer ces deux nouvelles lignes au futur réseau de transports en commun de l’agglomération, repensé pour 2025. "Je crois beaucoup aux navettes maritimes, la Grand Nouméa s’y prête bien, estime Christopher Gygès. On va entrer dans une phase de refondation de la Nouvelle-Calédonie, alors autant en profiter pour tendre vers ce mode de déplacement."
Par Les Nouvelles Calédoniennes
