La présidente de Prony Resources (PR), un des trois producteurs de nickel en Nouvelle-Calédonie, a attiré l'attention du personnel sur les risques liés à la dégradation de la trésorerie de l'entreprise d'ici novembre « si aucune action n'est engagée ».
Après une mauvaise production pour l'année 2022, le métallurgiste installé dans le sud de l'archipel tient jusqu'à présent le rythme lui permettant d'atteindre son objectif de 36 000 tonnes pour l'année 2023.
Mais le coût des garanties environnementales ainsi que « des dépassements budgétaires » auront pour conséquence « un creux de trésorerie en novembre 2023 si aucune action n'est engagée », a écrit Béatrice Pierre, présidente de Prony Resources, dans un courrier adressé à ses salariés le 4 août. « Un plan social n'est pas prévu dans l'immédiat mais si aucun accord de refinancement n'est trouvé à hauteur du besoin de trésorerie ce n'est pas à exclure », selon Béatrice Pierre. Prony Resources emploie 1 200 personnes selon son site internet.
« La situation est sérieuse mais pas dramatique. Nous sommes très loin d'un plan social », a toutefois fait savoir à l'AFP l'un des administrateurs de PR, qui préfère rester anonyme. « Il n'y a pas d'affolement mais nous sommes très vigilants. Nous avons un conseil d'administration le 30 août, un autre le 20 septembre. Nous devrons trouver des solutions d'ici 15 jours à trois semaines », a indiqué l'administrateur de Prony Resources.
« Nous sommes très inquiets », a déclaré à l'AFP Antonio Newedou, secrétaire général de la fédération des mines, des carrières et de la métallurgie de l'union syndicale indépendantiste USTKE. « Il y a eu deux conseils d'administration ces deux derniers mois et les retours des actionnaires, de l'État et des assureurs ne sont pas bons », a-t-il relevé. Plusieurs scénarios ont été envisagés et notamment la possibilité d'aménager les remboursements de deux prêts consentis par l'État, d'un montant de plus de 350 millions d'euros.
La filière calédonienne du nickel a fait l'objet d'un rapport préoccupant de l'Inspection générale des finances (IGF) et du Conseil général de l'économie (CGE) rendu public le 1er août.
Avec AFP