Après le deuxième blocage de chargement d’un minéralier mercredi, la Société Le Nickel (SLN), filiale du groupe Eramet, a déclenché la suspension de ses activités au sein du centre minier de Thio, sur la côte Est de la Grande-Terre.
C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase déjà plein de la direction de la SLN. L’histoire commence en début d’année, le 17 janvier, lorsqu’une vingtaine de salariés empêchent l’activité administrative et minière du centre minier de Thio. En cause, le refus de l’application du nouveau temps de travail de 147 heures, les prix payés par la SLN aux sous-traitants, les problèmes environnementaux dûs à l’activité minière, mais aussi le travail dominical. Un mouvement lancé par une fédération de sous-traitants se faisant appeler la Fédération Pays, sans soutien syndical connu. Le centre n’a été réouvert que le 10 février, avec une perte estimé de près de 40 000 tonnes de minerai.
Un conflit qui s’enlise
Depuis la réouverture, le centre a dû faire face à deux nouveaux blocages de chargement de minéraliers. Le dernier en date a eu lieu ce mercredi. Après une négociation de 13 heures entre la SLN (soutenue par les coutumiers et les partenaires sociaux) et les membres de la Fédération Pays, aucune issue favorable n’a été trouvée. Le minéralier a dû rentrer à vide. Dans cette conjoncture conflictuelle, la SLN prend une mesure empreinte de sens et de conséquences en mettant en suspens les activités de la mine côtière. Une manière aussi de faire face au volume de stockage maximal de minerai atteint sur le site et de sécuriser le personnel et les installations.
Amélie Rigollet.