Le Sland, mot-valise composé de “Slag” (scories) et de “Sand” (sable), désignant la scorie, passée au crible pour obtenir des grains plus fins, est un matériau issu du recyclage des scories métallurgiques produites sur le site industriel de Doniambo. Il vient d’être inscrit au Référentiel de la Construction de Nouvelle-Calédonie (RCNC). Cette reconnaissance technique et réglementaire permet désormais son utilisation dans les projets de construction, notamment pour remplacer le sable naturel dans le béton.
La décision a été annoncée lors d'une conférence de presse conjointe du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et de la direction de la SLN (Société Le Nickel), en présence de Doniambo Scories, l’entreprise productrice du Sland. Cette inscription permet notamment au matériau de bénéficier de la garantie décennale, offrant ainsi une sécurité juridique et technique aux maîtres d’ouvrage et aux professionnels du bâtiment.
Produit localement à partir des résidus de la fusion du minerai de nickel, le Sland est obtenu par criblage des scories, co-produits industriels autrefois considérés comme des déchets. L’initiative s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire et vise à limiter l’extraction de sable naturel, réduire les importations et valoriser des ressources disponibles sur le territoire.
Chaque année, environ un million de tonnes de scories sont produites à Doniambo, avec un stock disponible estimé à 25 millions de tonnes. À ce jour, 100.000 tonnes de Sland sont vendues localement chaque année, et environ 50.000 tonnes sont exportées vers la région Asie-Pacifique. Le produit a également été utilisé à l’international, notamment aux États-Unis, dans des applications industrielles telles que le sablage et la peinture.
L’inscription du Sland au RCNC pourrait ouvrir la voie à son utilisation dans la construction de bâtiments publics en Nouvelle-Calédonie. Selon le gouvernement, d'autres pays de la région, comme Kiribati, ont déjà exprimé leur intérêt pour ce matériau.
Damien CHAILLOT