En plus du chômage partiel, un dispositif de chômage total spécifique a été mis en place. Le fonds de solidarité devrait également être revu à la hausse pour les prochains mois. Le point sur les annonces faites par Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie, ce jeudi en conférence de presse. Précisions avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Six milliards de l’État pour le chômage
Parmi les décisions prises mercredi en séance du gouvernement, l’exécutif a modifié le budget de la Nouvelle-Calédonie pour que la collectivité "puisse apporter six milliards à la Cafat via une subvention" versée par l’État, a annoncé Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie, lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi 13 juin. Une enveloppe qui permettra de financer "le chômage total et le chômage partiel" pour les deux prochains mois, a assuré ce dernier. Cette somme doit être confirmée lors d’un vote prévu ce vendredi en commission permanente du Congrès.
Concernant le chômage partiel, les entreprises concernées sont celles qui ont dû cesser temporairement, partiellement ou totalement leur activité en raison des exactions mais qui souhaitent maintenir les contrats de leurs salariés en vue d’une reprise. Son montant a été fixé à 70 % du salaire brut mensuel, dans la limite de 2,5 SMG, ou 100 % du salaire pour ceux rémunérés au SMG ou en contrat d’alternance. Cette mesure est prévue pour trois mois, renouvelable jusqu’au 31 décembre 2024.
Un chômage total renforcé
"La particularité de cette crise, c’est que nous avons une partie des entreprises qui ont été totalement ravagées par les actes de délinquance" et qui sont "dans un cas de force majeure" les poussant à procéder à des ruptures de contrats de leurs salariés. Toutefois, les personnes licenciées "ne peuvent pas vivre avec 66 % du SMG", montant du chômage calédonien classique, reconnaît Christopher Gygès. Alors, le gouvernement a décidé de développer un "chômage total spécifique", également présenté ce vendredi en séance du Congrès. Ce nouveau régime se veut plus favorable, avec une indemnisation à hauteur de 70 % du dernier salaire brut, dans la limite de 2,5 fois le SMG, pour les trois premiers mois. Ce chômage total spécifique sera toutefois dégressif, avec un passage à 100 % du SMG entre le quatrième et le sixième mois puis à 75 % du SMG du septième au neuvième mois. "Le but est que ces personnes retrouvent un emploi dans les prochaines semaines", souligne le membre du gouvernement.
Le fonds de solidarité de l’État "va évoluer"
Déjà annoncé il y a une semaine, le Fonds de solidarité de l’État, plafonné à un peu plus d’un million de francs pour les mois de mai et de juin et destiné aux entreprises ayant perdu au moins 25 % de chiffre d’affaires sur cette période, "sera amené à continuer" dans les prochains mois, a révélé Christopher Gygès. Jugée très insuffisante par les acteurs économiques, cette mesure d’urgence "va évoluer", assure ce dernier. "L’idée était de déclencher quelque chose rapidement" pour offrir "de la trésorerie" immédiate aux entreprises touchées. Un fonds de solidarité "prenant en charge des coûts fixes est en cours de préparation pour avoir des niveaux d’intervention supérieurs".
Un site internet pour recenser les aides et faciliter les démarches
Christopher Gygès a également profité de la conférence de presse pour dévoiler le nouveau site internet développé par le gouvernement : www.urgence-eco.nc. Cette plateforme, mise en ligne pour répondre à la crise actuelle et aux interrogations des entreprises et patentés, recense l’ensemble des mesures d’urgence proposées par l’exécutif, ainsi que les conditions d’accès et les démarches à effectuer. On y trouve, par exemple, un modèle de courrier à envoyer pour le report des charges et des cotisations sociales.
"Inciter les entreprises à reconstruire"
Au-delà des réponses d’urgence, l’exécutif commence déjà à réfléchir à l’après-crise. Ainsi, un travail est actuellement mené par les services du gouvernement pour recenser le matériel disponible en Nouvelle-Calédonie en vue de la reconstruction. Il est également envisagé de "libérer des quotas" pour permettre d’importer plus facilement des produits utiles à la reconstruction. "Nous voulons que les entreprises puissent se reconstruire, puissent continuer à embaucher et à produire, indique Christopher Gygès. Nous travaillons sur un package d’incitations à la fois fiscales et sociales."
Par Les Nouvelles Calédoniennes