Un nouveau programme régional visant à sauvegarder et valoriser l’héritage culturel du Pacifique a été lancé cette semaine. Baptisé Échos du Pacifique / Échos de Pasifika – Des histoires racontées par et pour le Pacifique, ce projet entend préserver près de 75 ans d’histoire audiovisuelle et soutenir le développement des industries culturelles et créatives océaniennes.
Le programme, coordonné par la Communauté du Pacifique (CPS), place les récits des peuples du Pacifique au cœur de sa démarche. Il s’appuie sur la documentation, la numérisation et la conservation des archives, ainsi que sur la protection de la propriété culturelle et intellectuelle autochtone.
Son objectif est double : préserver la diversité culturelle du “Pacifique bleu” et promouvoir l’importance du patrimoine narratif et oral pour les générations futures. La CPS, qui assure également le secrétariat du Festival des arts du Pacifique (FestPAC), est la seule organisation régionale dotée d’un mandat spécifiquement culturel.
Actuellement, les archives de la CPS rassemblent plus de 6.000 heures de contenu, dont la valeur monétaire est estimée à 1,1 milliard de dollars. Cependant, la technologie utilisée pour les supports matériels devient obsolète, rendant urgente leur numérisation.
Le projet bénéficie d’un financement conjoint de la France et de l’Australie.
L’Australie a annoncé une contribution de 1,5 million de dollars australiens sur trois ans, tandis que la France a confirmé une enveloppe de 350 000 euros sur un an via le Fonds Pacifique. La Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Wallis-et-Futuna et l’Australie apportent également un soutien financier et institutionnel.
Plusieurs pays de la région, dont les Fidji, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Vanuatu, Tonga, Palau, Niue et la Nouvelle-Zélande, ont salué l’initiative lors de la 55ᵉ session du Comité des représentants des gouvernements et administrations (CRGA), mettant en avant son importance pour la préservation culturelle et la souveraineté numérique du Pacifique.
Annelise Young, consule générale d’Australie en Nouvelle-Calédonie, a déclaré : « Je suis ravi d’annoncer que l’Australie cofinancera Pacific Echoes à hauteur de 1,5 million de dollars australiens sur trois ans. Nous accordons une grande importance au soutien de la culture et du patrimoine vivants du Pacifique. Nous sommes impatients de contribuer à la préservation de la langue, de la culture et des savoirs grâce à cette initiative indispensable ».
De son côté, Véronique Roger-Lacan, ambassadrice de France pour le Pacifique, a souligné : « J’espère sincèrement que, grâce à ce projet […], nous pourrons stimuler notre culture, protéger notre culture, faciliter la création audiovisuelle et contribuer à l’épanouissement des industries créatives dans le Pacifique, pour le Pacifique et par le Pacifique ».
Enfin, Stuart Minchin, directeur général de la CPS, a précisé que la démarche s’inscrit dans une logique collaborative : « Pour que ce programme trouve toute sa place, nous travaillons avec l’équipe Culture pour le développement de la CPS, et avons présenté le programme au Conseil des arts et de la culture du Pacifique (CPAC) en vue de sa co-conception et de sa co-construction. Sous l’égide du CPAC, un groupe de travail technique pilotera cette initiative avec les autorités de vos pays respectifs, dans toute la région, afin de protéger la propriété culturelle et intellectuelle autochtone ».























