Le dossier calédonien sera au programme du séminaire de l’ONU sur les territoires non autonomes, qui aura lieu du 11 au 13 mai à Castries, capitale de Sainte-Lucie aux Antilles. Une importante délégation indépendantiste et une élue non indépendantiste seront présents.
Cette rencontre sur la mise en œuvre de « de la quatrième Décennie internationale de l'élimination du colonialisme » aura pour but d’analyser les processus d’autodétermination des territoires inscrits sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU. La Nouvelle-Calédonie a été réinscrite sur cette liste en 1986 sous l’impulsion des indépendantistes menés par Jean-Marie Tjibaou, puis la Polynésie française en 2013 après une longue bataille de lobbying menée par Oscar Temaru.
« L’objectif du séminaire (…) est de recueillir les points de vue de représentants des territoires non autonomes, d’experts, de membres de la société civile, de représentants d’États Membres et d’autres parties prenantes, qui pourraient l’aider à définir les politiques et les modalités pratiques susceptibles d’être retenues dans le processus de décolonisation mené par l’ONU », précise un communiqué du Comité spécial en charge de la décolonisation.
Ce comité, aussi appelé C24, procèdera à « une analyse et à une évaluation » des territoires réinscrits « au cas par cas ». Le dossier de la Nouvelle-Calédonie sera naturellement abordé. Plusieurs prises de paroles se succéderont au sujet de l’évolution du processus d’autodétermination du territoire, dont la dernière étape en date est la 3ème consultation sur l’indépendance qui a eu pour issue une écrasante victoire des non indépendantistes, sur fond de faible participation des indépendantistes.
Ces derniers devraient être une dizaine à se déplacer à ce séminaire, selon une source proche du dossier. Pour autant, seul Roch Wamytan, président du Congrès et membre de l’Union calédonienne, est attendu à la tribune. Réunis en congrès ce week-end, le FLNKS et ses alliés entendent « centrer » les discussions avec l’État sur « l'accession du pays à la pleine souveraineté », rejetant une nouvelle fois les résultats du dernier référendum d’indépendance.
« Ce séminaire est l'occasion de dire à la communauté internationale que la France a organisé correctement le processus d'autodétermination du territoire et que les résultats sont légitimes » a déclaré l’élue non indépendantiste au Congrès calédonien et à la province Sud, Naïa Wateou, qui doit s’exprimer au nom des partisans du maintien de l’archipel au sein de la République.
« Il est important de rappeler à l’ONU que toutes les règles ont été suivies et qu’il faut respecter la volonté souveraine des Calédoniens », a-t-elle ajouté, rappelant les résultats des deux premiers référendums, remportés par les non indépendantistes malgré un écart resserré entre le Oui et le Non à l’indépendance entre le 1er et le 2nd référendum. « Les Calédoniens, par trois fois, ont décidé de manière totalement libre et éclairée de s’émanciper dans la France et de rester Français » a-t-elle insisté, estimant qu’ « il est désormais temps de se concentrer sur le développement de notre territoire pour donner les meilleures chances possibles à nos jeunes ».
« Les contributions des participants serviront de base à un examen plus approfondi par le Comité spécial, en vue de soumettre à l’Assemblée générale des propositions concernant la réalisation des objectifs de la Quatrième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme », indique encore le Comité spécial en charge de la décolonisation. Pour précision, c'est la 2ème fois que l'île de Sainte-Lucie, située au Sud de la Martinique, accueillera un séminaire régional des Nations unies.