Les recherches ont repris tôt ce lundi pour tenter de retrouver les corps de 4 personnes, une femme enceinte et trois enfants de 4, 7 et 15 ans, toujours portés disparus après que leur véhicule ait été emporté par une rivière de Tahiti. Des spécialistes du secours en montagne et des sauveteurs aquatiques ont été mobilisés. Sur place, nos partenaires de TNTV expliquent.
Les recherches ont repris tôt ce lundi matin pour retrouver les 4 personnes encore portées disparues dans la rivière de la Vaitūòru, dans la vallée de la Maroto sur l’île de Tahiti. Une quarantaine de gendarmes, 12 sapeurs-pompiers de 3 centres de secours, 40 guides et chasseurs de la vallée sont mobilisés. L’hélicoptère Dauphin assure une reconnaissance aérienne dans la vallée et sur la côte.
Outre les secours de l’État et du pays, la population s’est aussi fortement mobilisée pour tenter de retrouver les corps des quatre disparus. De nouveaux renforts spécialisés dans le secours en montagne sont également arrivés sur place lundi, comme la fédération polynésienne de protection civile avec des sauveteurs aquatiques et un soutien sanitaire.
« On a appris la nouvelle dans l’après-midi par notre beau-fils. (…) Ça a été très dur. Dans mon cœur je me suis dit “non, ce n’est pas ça” », raconte la maman de la femme enceinte encore portée disparue. « On attend. Nous avons prié hier soir jusqu’à ce matin. Il faut qu’on pense bien. Tout se passera bien. (…) C’est notre fille unique et notre mo'otua (petit-fils, NDLR). Ce qui est malheureux c’est que normalement elle aurait dû venir pendant les vacances à Tahaa… Malheureusement on a eu cette nouvelle. Je tiens à remercier la gendarmerie, les maires délégués, les tavana (maires, NDLR) de Hitia’a o te ra, tout Papeno’o… les chasseurs tout ça. L’armée, les pompiers, l’hélicoptère… ».
« C’est une tragédie, c’est horrible (…) ce n’est pas évident », a réagi le tavana de Hitia’a o te Ra, Henri Flohr qui fait également partie de la famille des disparus. « On va attendre. C’est une fille (la femme adulte, toujours portée disparue, NDLR) qui était une grande copine de mes filles. Elles étaient en même temps à l’école. Elle habitait à côté de chez moi à Tiarei, explique une habitante. Ça fait mal. Je la considérais comme une de mes filles ». René, guide de randonnée professionnel, membre de l’association Te Faaiti, est un cousin des disparus : « Le but c’est de trouver les corps pour qu’ils partent en paix… Si on ne trouve pas aujourd’hui, on cherchera encore demain… ».
Enrich, un autre membre de la famille, est dans l’incompréhension… « C’est l’âme de Papeno’o qui est touchée… (…) Il (le chauffeur dont le corps a été retrouvé, NDLR) connaît bien l’endroit. Qu’est-ce qui s’est passé ? Dieu seul le sait… ». Selon la direction de la Sécurité et de la protection civile, de faux signalements au centre de traitement des appels des pompiers faisant état de la découverte de deux corps ont perturbé les recherches.
L’alerte avait été donnée dimanche à 16h30 par les pompiers, alors que Tahiti et les îles de la Société étaient en vigilance « fortes pluies » : un véhicule avec six personnes à bord a disparu, emporté dans la rivière de la Vaitūòru, la plus longue de cette Collectivité d’Outre-mer. Une demi-heure plus tôt, deux voitures occupées principalement selon les gendarmes par les gérants du Relais de la Maroto, traversaient un passage à gué.
Si le premier véhicule passe, le deuxième en difficulté, cale, et se retrouve coincé au milieu. Le conducteur du premier véhicule va alors tenter de leur venir en aide, mais devant la force de la rivière en crue, ils sont tous les six emportés : un couple dans la cinquantaine et leurs deux petits enfants âgés de 15 et 4 ans ainsi qu’une femme enceinte d’une trentaine d’années et son fils de 7 ans.
Si les pompiers, la gendarmerie, la police municipale, la sécurité civile et le Dauphin ont été mobilisés dimanche pour leur porter secours, seule une femme, la quinquagénaire, a été repérée blessée sur une berge. Secourue, elle a été évacuée au Centre hospitalier de Polynésie. Le véhicule a lui aussi été retrouvé vide et cabossé au milieu de la rivière, 200 mètres plus bas du radier où le drame s’est déroulé. Le corps sans vie de son mari a été repêché à son tour quelques heures plus tard. Les recherches ont été suspendues dans la nuit de dimanche à lundi.
En déplacement officiel à Tubuai pour le festival des Australes, le président polynésien Édouard Fritch s’est dit « bouleversé » par le drame et a exprimé son soutien aux familles de ces personnes « qui travaillent au relais de la Maroto », un gîte dans la vallée la plus profonde de Tahiti, et « rentraient à la maison (…), elles se sont fait surprendre sur un radier par une brusque montée des eaux qui a emporté leur véhicule ». « Les recherches se poursuivent et des moyens importants sont mobilisés pour tenter de retrouver une jeune femme enceinte et les trois enfants qui étaient également à bord du véhicule ».
Depuis Paris, la Première ministre Élisabeth Borne a aussi exprimé son soutien. « Mes pensées vont aux victimes, à leurs proches et à l’ensemble de la population des îles de la Société en Polynésie durement touchée par les intempéries », a-t-elle écrit, adressant « tout (son) soutien aux services de l’État mobilisés pour leur venir en aide ». Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et le ministre chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco avaient également adressé leur soutien.
Les recherches ont de nouveau été suspendues à la tombée de la nuit, ce lundi, et reprendront dès mardi matin avec un dispositif identique à celui de ce lundi.
TNTV