Le président de la Polynésie salue la nomination, plus rapide que la précédente, d’un Premier ministre à Paris. « Ce qui nous importe, c’est d’avoir des interlocuteurs », disait ce matin Moetai Brotherson, dont le prochain déplacement à Paris est prévu début janvier, puis un second en mars. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.
Moetai Brotherson a réagi ce matin à l’annonce de la nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre : « C’est une satisfaction puisqu’on a attendu neuf jours, plutôt que deux mois, cette nomination. Donc, par rapport à ce qui s’était fait précédemment, ça va beaucoup plus vite. J’ai cru comprendre que le gouvernement serait annoncé dès la semaine prochaine. Donc ça aussi, c’est une bonne nouvelle puisque ce qui nous importe, c’est d’avoir des interlocuteurs à Paris. »
Il se souvient avoir déjà rencontré François Bayrou lors d’un déplacement à Paris sous la présidence d’Oscar Temaru, et au début de son mandat de président de la Délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale lorsqu’il était encore député. Il « n’a pas d’indication » sur la personnalité qui héritera du portefeuille des outre-mer.
« Ce serait bien que ça tienne », dit le président du Pays à propos du gouvernement Bayrou, tout en rappelant la « dimension judiciaire puisqu’il est toujours en attente de l’appel » dans l’affaire des collaborateurs du Modem au Parlement européen. « C’est quelqu’un qui connaît la Polynésie, qui a été ministre de l’Éducation, qui connaît la politique, qui a des convictions qui sont assez bien établies. Mais je crois que c’est quelqu’un avec qui on peut s’entendre, pour moi c’est ce qui est important », déclare Moetai Brotherson.
Il indique avoir deux déplacements à Paris déjà prévus : il doit partir le 11 janvier pour la présentation du code des finances publiques polynésien à Bercy. La Polynésie, seule collectivité de la République à disposer de la pleine compétence normative en matière de finances publiques, s’est lancée l’année dernière dans la mise en place d’un code polynésien des finances publiques.
Il y retournera en mars prochain, pour le Conseil interministériel des Outre-mer. « Normalement, ça devrait être un CIOM spécial territoires du Pacifique. C’est ce qui était prévu avec le précédent ministre des Outre-Mer. J’ai, dès la démission de monsieur Barnier, demandé au président de la République que ce soit maintenu. Il m’a dit que ce serait maintenu. Je vais demander confirmation dès que le ministre des Outre-Mer sera nommé. Pour nous, c’est important. On a un certain nombre de sujets qui nous faut présenter à l’État, à la fois sur des conventions, mais sur d’autres sujets également. Des sujets institutionnels, on en a quelques-uns, mais rien de révolutionnaire. »
Il sera trop tôt pour discuter du mode de scrutin, qui sera le sujet d’une mission de l’Assemblée nationale à laquelle les trois députés polynésiens participeront. Il rappelle sa position sur le sujet : « Certains l’appellent de leurs vœux. Si c’est pour introduire de la proportionnelle et réintroduire de l’instabilité, je ne suis pas preneur. En tout cas, la proportionnelle, pourquoi pas, mais à ce moment-là, avec l’élection du président au suffrage universel direct. »
Caroline Perdrix pour Radio 1 Tahiti