Une campagne de prise de vues pour Google Street View commence aujourd’hui en Polynésie. Christophe Courcaud a ramené un appareil capable de faire des images en 11K, ce qui va améliorer la qualité de ce qu’on peut voir aujourd’hui sur le site Google Earth. Il va actualiser les images de la route de ceinture de Tahiti, aller aussi à Moorea et Bora Bora. Ces photos, dit-il, sont utilisées pour beaucoup de choses : le plaisir de découvrir, le rêve, le tourisme, le business et aussi l’environnement. Précisions avec Radio 1.
Si vous voyez une voiture surmontée d’une sphère, ne soyez pas inquiet, il s’agit simplement de Christophe Courcaud, faisant des images pour Google Street View. Ce consultant indépendant du géant du Net avait déjà fait les premières photos Street View de la Polynésie diffusées en 2019 sur Google Earth. Et durant les dix prochains jours, il va de nouveau arpenter le fenua pour renouveler les images en ligne, notamment celles de la route de ceinture de Tahiti, de Bora Bora et de Moorea. Même si la météo ne sera peut-être pas de la partie avec un temps mitigé annoncé pour ces prochains jours. « On va essayer de jongler avec les éclaircies », soupire Christophe Courcaud, qui garde tout de même le sourire.
Des images en 11K
D’autant qu’il arrive avec du lourd : un appareil capable de faire des images en 11K. Comparées aux images 8K de 2019, « nous allons être sur du très haut niveau de détails ». « Ça va permettre d’actualiser les principales routes de Papeete et donner de la visibilité à de nouvelles structures qui se sont construites. Et puis surtout, Google va lire les enseignes publicitaires donc tous les magasins, les shops, les boutiques, les artisans, les hôtels, les restaurants qui ont des pancartes et qui sont nouveaux depuis la dernière prise de vue d’il y a sept ans, seront désormais visibles. Si, par exemple, ils ne disposent pas d’une fiche Google Maps, Google My Business, automatiquement cette fiche sera créée et ça permettra aux gens de mettre des avis, ajouter des photos, etc. Donc ça va vraiment développer l’aspect touristique, commercial, business. »
Les images Street View de la Polynésie comptent 150 millions de vues, ce qui peut réellement avoir un impact pour le tourisme : « C’est 70 000 vues uniques par jour, vous imaginez. Donc, ça fait quand même beaucoup. Ça fait 2 millions de vues par mois, 25 millions à l’année. »
Un outil utilisé aussi pour l’urbanisme ou l’environnement
Christophe Courcaud explique que des cartographies lui sont demandées pour certains lieux où ensuite l’IA se charge de recenser la végétation. Des relevés qui permettent de mieux connaitre un territoire. « Ça sert à l’urbanisme, aux impôts, au boulot, aux touristes, aux expatriés, aux locaux qui habitent en Nouvelle-Zélande, en métropole ou ailleurs et qui sont contents de revoir des images actualisées de leur maison, la maison des grands-parents, des parents. Il y a beaucoup d’enfants qui trouvent ça super de pouvoir voir leur maison sur Internet. Les enfants sont très intéressés par ça. »
Cette haute définition d’images demande des moyens techniques appropriés et une connexion Internet à la hauteur. Ces images de 11K vont générer deux téraoctets de données, explique Christophe Courcaud. Il faut donc de grosses capacités de stockage. Et puis tout ça est envoyé à Google qui se charge de découper les vidéos en images et de flouter les visages ou les plaques d’immatriculation. Pas la peine donc de faire des coucous à la caméra, on ne saura pas que c’est vous. « Il m’arrive toujours plein d’histoires avec cette caméra », raconte le consultant indépendant de Google qui demande d’éviter « de faire des singeries » car cela lui demande ensuite plus de travail sur les images.
Dès l’année prochaine, d’autres campagnes de prises de vues pourraient être organisées pour Raiatea, Huahine, les Marquises ou encore les Australes. Pour y parvenir, Christophe Courcaud a besoin de l’accord des autorités sur place et de partenaires capables de lui mettre à disposition des moyens de locomotion ou de le financer. En attendant, les nouvelles images de cette campagne seront en ligne début décembre.
Par Radio 1























