Après le drame de Afa’ahiti, une enquête a été ouverte et on ne sait pas encore quand et dans quelles conditions les riverains évacués pourront rejoindre leur foyer. Et d’autres se posent la question de leur sécurité, le président du Pays reconnait avoir reçu des photos dénonçant des terrassements estimés sauvages et dangereux. Un recensement va effectivement être lancé de ces sites : « On va se pencher dessus, puisqu’il faut vérifier que tous ces travaux ont été faits dans les règles », a-t-il dit. Explications de notre partenaire Radio 1 Tahiti.
Après le drame de Afa’ahiti, qui a fait 8 victimes dont une fillette de 3 ans, certains se posent la question de leur propre sécurité. Impossible de pouvoir construire de nouveaux logements sans faire de terrassements sur une île montagneuse où le littoral est déjà bien occupé. De nombreuses maisons, mais aussi immeubles, se trouvent à flanc de falaises ou au pied de montagnes.
Le président du pays, Moetai Brotherson, reconnait qu’il y a eu, par le passé, des terrassements importants et « pas forcément dans les règles de l’art ». « Il faut savoir que le lotissement dont on parle à Afa’ahiti a, je crois, 40 ans d’âge. Vous imaginez bien que la réglementation était différente à l’époque. Il n’y avait pas de plan de prévention des risques par exemple. »
Les arrêtés ordonnant l’établissement des plans de prévention des risques (PPR) dans les communes ont été pris en conseil des ministres entre 2005 et 2006. Et ils sont parfois remis en cause ou attaqués car ils empêchent certains de construire où ils souhaiteraient ou bien ce sont les riverains qui contestent des changements opérés par la commune et qu’ils estiment dangereux.
« Aujourd’hui, je tiens à nouveau à souligner l’importance de cette réglementation dont on a parfois, enfin souvent, l’impression qu’elle est là pour nous embêter, nous empêcher de vivre. Je crois que ce qui s’est passé à Afa’ahiti vient illustrer qu’au contraire cette réglementation est là pour nous autoriser à vivre tranquille », explique Moetai Brotherson.
Doit-on s’inquiéter de risques de glissements de terrain ailleurs ? Le président du Pays voit deux cas de figure : les maisons situées au pied de falaises qui n’ont pas été travaillées par l’homme. « Ici, depuis la nuit des temps, les gens connaissent le comportement de la montagne. » Et les autres endroits où la falaise a bel et bien été travaillée. « C’est plutôt ça qui nous interpelle et qui nous interroge. Tous ces endroits, falaises ou pas, où il y a eu des terrassements importants. »
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Un travail va être lancé avec la direction de l’Équipement et le ministère en charge de l’Aménagement et du Logement, annonce le président du pays, sur ces sites où il peut y avoir de l’inquiétude. Des études avaient déjà été faites après des accidents du même genre à Huahine et Tahaa, sur un certain nombre de sites.
Le Pays souhaite donc relancer ce travail et veut profiter de la venue de quatre experts, deux géologues de Nouvelle-Calédonie et deux conseillers techniques en sauvetage déblaiement de l’Hexagone, pour mener ce « recensement ». « Jusqu’à quel niveau de détail on pourra aller, ça je ne peux pas vous le dire aujourd’hui. Mais je pense qu’il faut effectivement se poser la question sur Tahiti, mais pas que sur Tahiti. Après ce qu’il s’est passé, j’ai reçu un certain nombre de photographies dans les îles Sous-le-Vent, aux Marquises, dans tous nos archipels, de personnes dénonçant des terrassements qu’ils estiment être sauvages et dangereux », ajoute Moetai Brotherson.
« On va se pencher dessus, il faut vérifier que tous ces travaux ont été faits dans les règles. Vous savez qu’au-delà d’un certain cubage, il faut une autorisation et pas simplement une déclaration. Donc on va accentuer les vérifications là-dessus ». Moetai Brotherson rappelle encore une fois que les règles d’urbanismes et de construction sont faites pour justement éviter ce genre de drames.
Lucie Rabréaud pour Radio 1 Tahiti























