En Polynésie, les plages, cinémas et salles de jeux retrouvent la population à la faveur du déconfinement

En Polynésie, les plages, cinémas et salles de jeux retrouvent la population à la faveur du déconfinement

C’est le premier week-end de déconfinement sur les îles de Tahiti et Moorea, les plus peuplées de Polynésie française. La population a pu retrouver plages, cinémas et salles de jeux. Reportage de notre partenaire TNTV.

Il fait un soleil de plomb sur cette petite plage de la presqu’île de Tahiti, prise d’assaut par les habitants de l’île, comme la plupart des plages publiques. Ici, des plagistes venus de la commune de Pirae, située dans la zone urbaine de Papeete, n’ont pas hésité à rouler une soixantaine de kilomètres pour retrouver leur baignade préférée. 

« Normalement tous les weekends on se retrouve ici, le samedi », confie Luc. Une habitude chamboulée par le confinement mis en place en Polynésie début août, en raison de la violente vague épidémique liée au variant Delta. « Depuis l’annonce de la réouverture, on n’a pas hésité un seul instant. Depuis tôt ce matin, nous sommes ici » poursuit Luc. La fin du confinement sonne aussi la reprise des sports aquatiques comme le surf ou la pirogue, appréciés des Polynésiens.

Pour d’autres, le retour des habitants sur les plages est un soulagement pour l’activité commerciale. « Je suis contente parce que je peux vendre, sinon je reste à la maison sans rien faire » confie Milada Marere, qui tient un stand de « mape », châtaignes tahitiennes, en bord de plage. « Pendant le confinement, on pêche. On ne mange que du poisson, du taro, de la banane. Là on peut se remettre à acheter de la viande, du poulet » ajoute-t-elle. Outre les plages, ce sont aussi les rivières de Tahiti qui ont attiré les usagers. 

À Papeete, certains commerces non-essentiels ont pu également rouvrir ce samedi. Parmi eux : les salles de jeux et cinémas qui doivent toutefois restreindre leur capacité d’accueil de moitié. Mais jauge ou pas, cette réouverture est une bouffée d’air, tant pour les professionnels que pour les clients. « Ça fait du bien de jouer ici. Il y a les collègues, certains que je n’avais jamais vu en vrai. À part le boulot et la famille à la maison tout le monde a besoin de ça : avoir des hobbies », confie un « gamer » habitué des salles de jeux.

« C’est sûr que lorsque tu ne touches pas d’argent pendant 1 mois et demi, et que tu n’as pas d’aide du territoire ou de l’État, c’est un grand soulagement (de rouvrir, NDLR) » confie le gérant des lieux, qui estime son manque à gagner à près de 17 000 euros. « Maintenant pour combien de temps ? Vu les mesures catastrophiques que nos politiciens prennent, je n’ai qu’une seule envie c’est que tout ça s’arrête. Il faut voir à l’étranger, quelles mesures ont été prises à l’étranger et ne pas faire un copier-coller de la France ».

« Ce n’est pas évident de rester à la maison. On n’avait plus de travail. Il fallait trouver des occupations à la maison » renchérit Tama, projectionniste d’un cinéma de Papeete. Un constat partagé par une jeune cinéphile : « Ça fait du bien de sortir un peu de la maison parce que pendant le confinement c’était ennuyant de rester à la maison ». En vigueur jusqu’à la semaine dernière, le confinement uniquement le weekend a finalement été levé sur Tahiti et Moorea, mais le couvre-feu à partir de 21h demeure sur l’ensemble du territoire.

Avec les reportages de Davidson Bennett, Athéna Millecam et Andy Ebb pour TNTV