En Nouvelle-Calédonie, le gouvernement veut adopter le budget 2026 avant la fin de l’année

©Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

En Nouvelle-Calédonie, le gouvernement veut adopter le budget 2026 avant la fin de l’année

Le gouvernement espère adopter le budget 2026 avant la fin de l’année et la période d’élections, municipales et provinciales, prévue l’année prochaine, un calendrier très serré. Si les discussions autour de son élaboration doivent être menées dans un esprit « participatif », la ligne directrice est déjà établie : être exemplaire en matière de dépenses publiques et relancer l’économie. Mais boucler le budget ne pourra se faire sans une aide de l’État. Un sujet de nos partenaires des Nouvelles Calédoniennes.

L’élaboration du budget, désormais piloté par Christopher Gygès, depuis un changement dans les attributions acté mercredi 5 novembre en séance collégiale à la suite du départ de Thierry Santa et l’arrivée de Naïa Wateou au gouvernement, a été discutée par les membres du gouvernement. Et l’objectif est ambitieux, informe le porte-parole de l’exécutif : tenir le débat d’orientation budgétaire début décembre et voter le document avant la fin du mois.

Or, la construction du budget, vu les difficultés financières rencontrées par la Nouvelle-Calédonie, n’est pas une mince affaire. Lors de l’annonce de son départ, vendredi 31 octobre, Thierry Santa estimait d’ailleurs qu’il serait difficile de l’adopter avant le mois de mars. « Ce sera compliqué », confirme Christopher Gygès, « mais on le fera », insiste-t-il

Et pour cela, une nouvelle méthode de travail « participative » est mise en place. « Il s’agira du budget de la refondation de la Nouvelle-Calédonie. Ses priorités seront discutées avec les membres du gouvernement, mais aussi avec les présidents des groupes du Congrès et le GTPE, groupe réunissant les présidents des exécutifs (Congrès, provinces, représentants des maires, NDLR). »

« Donner de la visibilité »

Mais, la ligne directrice est déjà fixée. Le premier point concerne l’exemplarité en matière de dépenses publiques et l’instauration de mesures d’économies. « Nous devrons par exemple faire des efforts sur les voyages des élus, je crois qu’un grand nombre de Calédoniens ne supportent plus ça. » Le deuxième sera axé sur la relance et l’accompagnement des entreprises. Et Christopher Gygès l’assure : « je ne souhaite pas proposer d’augmentation de la pression fiscale ».

Pourquoi un tel calendrier ? Parce que le porte-parole veut éviter que le vote du budget coïncide avec la période d’élections, les municipales en mars, puis les provinciales. « Les Calédoniens ont besoin de visibilité avant ». D’où l’inscription du gouvernement « dans une trajectoire de dialogue », qui doit permettre d’aller plus vite et, dans la mesure du possible, assurer une majorité lors de l’examen du texte au Congrès.

Une aide de l’État indispensable

Pour constituer le budget 2026, une chose est sûre : « on ne s’en sortira pas sans une aide complémentaire de l’État », déclarait Thierry Santa il y a quelques jours. « Il faudra un geste important de sa part, notamment concernant le désendettement de la Nouvelle-Calédonie », approuve Christopher Gygès. Sans soutien de Paris, le budget ne pourra a priori pas être bouclé, le territoire prévoyant un déficit de 60 milliards de francs l’année prochaine.

Le gouvernement attend donc une « réponse rapide » sur trois points : un plan d’investissements, une aide financière et la question du désendettement. « On va se pencher sur les suppressions d’exonérations, de niches fiscales, d’affectations de taxes à des établissements qui n’en ont pas besoin. En contrepartie, il faut que l’État s’engage », appuie Christopher Gygès, qui cite notamment la question des intérêts dont la Nouvelle-Calédonie doit s’acquitter. « On ne peut pas continuer à payer plus de 4 milliards de francs de remboursement du prêt à un taux qui est celui de l’achat d’un crédit conso pour une voiture, ce n’est pas possible, on n’y arrivera pas comme ça. »

Et si Paris ne répond pas positivement ? « C’est l’État qui gèrera le budget », lâche le porte-parole, qui veut rester positif. « Notre objectif reste de ne plus avoir besoin de lui pour ficeler notre budget dans les prochaines années. »

Anne-Claire Pophillat pour Les Nouvelles Calédoniennes