La direction diocésaine de l'éducation catholique (DDEC), qui scolarise un élève sur cinq en Nouvelle-Calédonie, a lancé mardi un appel aux pouvoirs publics car ses finances ne lui permettront pas de poursuivre son activité au-delà du mois d'août.
De compétence locale, hormis pour le salaire des enseignants assuré par l'État, l'éducation est majoritairement financée par les provinces calédoniennes. Or « pour 2023, les annonces budgétaires des collectivités ne permettent pas de garantir notre activité au-delà du mois d'août », a indiqué la DDEC dans un communiqué.
L'organisation, qui emploie 1 500 personnes dans l'archipel de quelque 270 000 habitants, estime qu'il lui manque 1,3 milliard de francs Pacifique (11 millions d'euros) pour boucler son budget 2023. « Depuis 2018, et malgré plusieurs alertes auprès des élus et des institutions, l'Enseignement catholique ne dispose toujours pas de visibilité financière », souligné le communiqué.
Du 2 au 5 mai prochain, aucun élève ne sera accueilli dans les internats et les restaurants scolaires des 62 établissements catholiques de Nouvelle-Calédonie, afin d'alerter l'opinion publique sur les importantes difficultés rencontrées par la DDEC. 13 000 élèves fréquentent les établissements catholiques de Nouvelle-Calédonie, soit 20,6% des effectifs.
La DDEC est la seule à assurer la scolarisation des enfants dans l'archipel des îles Bélep au nord et à l'île des Pins au sud, où il n'existe pas d'école publique. L'enseignement confessionnel occupe historiquement une place très importante en Nouvelle-Calédonie, où les missionnaires ont été les premiers à scolariser les populations autochtones.
L'enseignement protestant, représenté par l'Alliance scolaire de l'Église évangélique (Asee) et de la Fédération de l'enseignement libre protestant (Felp), très présentes aux Îles Loyauté, rencontre également d'importantes difficultés de financement. Ces deux organismes sont en redressement judiciaire depuis 2018.
Avec AFP