La Communauté du Pacifique (CPS) et l'Université James Cook (JCU) en Australie ont signé un accord dans le but d'accentuer les activités de surveillance des moustiques dans le Pacifique, suite à une forte augmentation de maladies transmises par ces vecteurs. L'objectif annoncé est de réduire la mortalité liée à ces virus et œuvrer pour le bien-être des communautés océaniennes.
L'Océanie est particulièrement concernée par des épidémies liées aux moustiques, en témoigne l'enregistrement de 96 épidémies entre janvier 2012 et mai 2021, avec 69 de dengue, 15 de chikungunya, et 12 du virus Zika. Face à ce constat, la CPS et l'Université James Cook annoncent ce 12 octobre 2021 la signature d'un accord afin de lutter contre la létalité inhérente à ces vagues épidémiques.
Une démarche qui trouve sens avec le renforcement de la surveillance des moustiques dans le Pacifique pour un impact concret (PacMOSSI), soutenu par des financements venus du ministère des Affaires étrangères et du Commerce Australien (DFAT) et de l'Agence Française de Développement (AFD), œuvrant pour améliorer la gestion des flambées épidémiques en augmentation ces dernières années. Le programme repose sur un partenariat entre les pays insulaires océaniens et 12 organisations internationales, œuvrant à l’appui d’une action efficace en matière de surveillance et de lutte contre les vecteurs dans les pays participants, par la formation à la surveillance des vecteurs, le renforcement des capacités, l’élaboration de plans nationaux de surveillance et de riposte et la recherche.
Selon le professeur Burkot, le programme de formation dispensé dans le cadre du PacMOSSI sera désormais beaucoup plus complet, du fait de la récente pandémie de COVID-19 : “Depuis le début de la crise sanitaire, il a fallu abandonner les méthodes de formation traditionnelle en présentiel au profit de plateformes de formation interactive en ligne. Le PacMOSSI ne fait pas exception à la règle, et a entrepris de se doter d’une plateforme de formation plus durable et économiquement plus efficiente, qui va permettre d’atteindre un plus grand nombre d’agents communautaires de lutte antivectorielle et d’aider les partenaires, les responsables de la gestion et les agents techniques, tant à l’échelle nationale qu’infranationale”.
Dans la même démarche, le docteur Salanieta Saketa, Épidémiologiste principale à la CPS, a souligné que l'organisation, au titre du projet de renforcement des services du Réseau océanien de surveillance de la santé publique (ROSSP) financé par l’AFD, continuerait de fournir un appui et des conseils techniques aux pays insulaires océaniens afin de les aider à améliorer la surveillance épidémiologique et vectorielle et se doter de capacités renforcées dans les domaines de l’entomologie et des études sur les moustiques vecteurs.
“Nous travaillons actuellement à l’élaboration de modules de formation à l’entomologie, en collaboration avec l’alliance PacMOSSI, et nous organiserons des formations à l’intention de tous les pays insulaires océaniens ces deux prochaines années. Compte tenu des contraintes liées à la crise sanitaire, nous avons élaboré des programmes de formation en ligne et en présentiel. Par ailleurs, nous avons récemment publié, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un manuel relatif aux vecteurs du genre Aedes en Océanie (surveillance et lutte antivectorielle) qui a reçu un très bon accueil et qui tiendra lieu de manuel de référence dans le cadre de ces formations”.
L'ensemble des pays de la zone Pacifique seront concernés par ces travaux, puisque la CPS travaillera en collaboration étroite avec ses partenaires à la mise en œuvre des activités du PacMOSSI en faveur de ses 26 Etats et Territoires Membres.
Damien Chaillot