L'Australie présentera "très bientôt" des objectifs plus ambitieux en matière d'émissions de gaz à effet de serre et sera candidate pour co-organiser avec les îles du Pacifique un sommet COP de l'ONU pour le climat, a annoncé jeudi la ministre des Affaires étrangères.
Lors de sa première visite à l'étranger effectuée seule depuis l'élection d'un nouveau gouvernement de centre gauche, Penny Wong a marqué un changement dans la politique climatique de son pays, admettant que l'Australie avait "négligé sa responsabilité" dans le passé.
Mme Wong a assuré à ses hôtes de Suva, la capitale des Fidji, que Canberra ne "manquerait plus de respect" envers les nations du Pacifique et n'"ignorerait" plus leurs appels à agir contre le changement climatique. "Nous avons été élus sur un programme de réduction des émissions (des gaz à effet de serre) de 43% d'ici 2030 et un neutralité (carbone) atteinte d'ici 2050", a-t-elle ajouté. "Et ce ne sont pas que des paroles, nous l'inscrirons dans la loi et nous soumettrons très bientôt une nouvelle contribution au niveau national à la CCNUCC" (Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques).
Sous le précédent gouvernement conservateur, l'Australie - un des plus grands exportateurs de charbon et de gaz au monde - jouait régulièrement les trouble-fêtes dans les négociations internationales sur le climat.
Mme Wong a dit vouloir effacer cette image en co-organisant un prochain sommet sur le climat. "Nous avons proposé de coorganiser une future Conférence des parties (COP) des Nations unies avec les pays insulaires du Pacifique et j'attends avec impatience de nouvelles discussions dans la région sur cette idée", a déclaré la ministre.
Pour ce faire, Canberra devra faire face à un défi diplomatique en obtenant le soutien de deux groupes régionaux d'Etats membres des Nations unies, ainsi que celui des îles du Pacifique avec lesquelles il veut organiser ce sommet, selon l'Australia Institute.
Interrogé sur la crédibilité des intentions de l'Australie à la lumière des exportations de gaz et de charbon du pays, la ministre a concédé: "il est vrai que nous exportons beaucoup de charbon vers la Chine". Elle a assuré que son pays cherchait à gérer sa transition économique d'une "façon qui permette de maintenir la prospérité économique".
Le climato-scepticisme affiché par le précédent Premier ministre australien avait envenimé les relations entre Canberra et ses voisins et alliés du Pacifique, une région où la Chine cherche à étendre son influence.
Avec AFP