L’Initiative Française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR), dans le cadre de son programme national d’actions de protection et de gestion durable des herbiers ultramarins, est organisateur du premier atelier d’échange sur le suivi et l’évaluation de l’état des herbiers en Nouvelle-Calédonie et à Wallis et Futuna, qui se tiendra le 25 avril à Nouméa.
Déjà évoqué en 1992 lors de la Conférence de Rio, la protection des récifs coralliens et des écosystèmes associés, c’est-à-dire les mangroves et herbiers, a conduit la France en 1999 à lancer l’Initiative Française pour les Récifs Coralliens, pour laquelle la France s’est dotée d’un comité national appuyé par un réseau de comités locaux, représentant les collectivités françaises qui abritent des récifs coralliens.
La Nouvelle-Calédonie par son statut de collectivité aux compétences propres, s’est ensuite engagée dans l'initiative, donnant naissance au comité IFRECOR-NC, coordonné par le Conservatoire d’espace naturel de Nouvelle-Calédonie (CEN), et rassemblant les services de l’Etat, collectivités, établissements publics, scientifiques et associations, afin d’accompagner les politiques de protection et de gestion des récifs coralliens. En 2011, l’IFRECOR a initié un programme national d’actions de protection et de gestion durable des herbiers ultramarins, qui ambitionne notamment de développer des indicateurs et des protocoles pour le suivi et l’évaluation de l’état des herbiers d’outre-mer, tout en consolidant le réseau de stations d’observation.
Les herbiers, pouponnières de vie
C’est donc dans ce contexte, que le comité IFRECOR de Nouvelle-Calédonie a inscrit cette thématique dans sa réflexion, en y associant Wallis et Futuna. Les herbiers sont des prairies sous-marines composées de plantes à fleurs aquatiques qui constituent l’habitat de nombreuses espèces, y accomplissant toute ou partie de leur vie. Ils sont également essentiels pour le dugong et la tortue verte, espèces vulnérables et en danger.
Les herbiers contribuent au bien-être des communautés en assurant la sécurité alimentaire grâce aux nombreuses espèces d’intérêt halieutique qu’ils abritent, en purifiant par filtration les eaux côtières et en protégeant le littoral de l’érosion en dissipant l’énergie des vagues. Enfin, ils jouent un rôle dans l’atténuation du changement climatique en fixant efficacement le carbone atmosphérique.
Un atelier dédié aux acteurs institutionnels, de la recherche, et associatifs
Ainsi, le 25 mars 2022, se tiendra un atelier à destination des services de l’État, collectivités, établissements publics, scientifiques et associations du territoire, co-organisé par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Université de Bretagne Occidentale (UBO). L’atelier, qui n’est pas ouvert au grand public, se déroulera en deux sessions : la première partie de la journée sera dédiée à la réalisation d’un état des lieux général des connaissances et des actions en cours, tandis qu’une synthèse des enjeux prioritaires par territoire sera également réalisée. La session de l’après-midi sera consacrée à des échanges plus techniques sur les protocoles de suivi, le développement d’indicateurs, la bancarisation des données et les perspectives concrètes de suivi sur le long terme.
Damien Chaillot