Le poisson-clown en Polynésie est unique, par sa morphologie et sa génétique, et il porte désormais le nom savant d’Amphiprion maohiensis. « C’est la toute première espèce officiellement décrite à porter ce nom ! » note l’association Tama no te Tairoto qui en a fait l’annonce ce matin sur sa page Facebook, selon un article publié sur le site ZooKeys où les scientifiques racontent comment ils sont arrivés à cette découverte. Précisions avec notre partenaire Radio 1.
« Le poisson-clown dans les récifs polynésiens n’est pas le même que dans le reste du Pacifique », s’enthousiasme l’association Tama no te Tairoto de Vetea Liao sur sa page Facebook. On compte désormais une nouvelle espèce de poisson-clown : l’Amphiprion maohiensis. C’est « grâce à des analyses génétiques et morphologiques, les scientifiques ont découvert qu’il s’agissait en réalité d’une espèce inféodée à la Polynésie », explique l’association. Et son nom est une référence directe à son lieu d’origine. Les scientifiques à l’origine de la découverte, James L. O’Donnell, Ricardo Beldade, Jason Johns et Giacomo Bernardi, les auteurs de l’article, remercient d’ailleurs Hinano Teavai-Murphy d’avoir suggéré ce nom. Si on ne retrouve pas l’eta dans « maohiensis », comme dans ma’ohi, c’est que les apostrophes ne peuvent pas être utilisées dans les noms d’espèces selon le Code international de nomenclature zoologique.
Les poissons-clowns, c’est environ 30 espèces, réparties dans tout l’Indo-Pacifique. Et donc un qui a été trouvé en Polynésie française, où il se trouve principalement et peut-être même « exclusivement ». Les scientifiques expliquent toute leur démarche dans l’article publié sur le site ZooKeys en détaillant comment ils sont arrivés à la conclusion qu’ils avaient découvert une nouvelle espèce.

L’association de Vetea Liao rappelle que ces poissons vivent en symbiose très étroite avec leur anémone, l’Heteractis magnifica. « Le poisson-clown est protégé des piqûres grâce à un mucus spécial qui empêche l’activation des cellules urticantes de l’anémone. En échange, il protège l’anémone contre ses prédateurs et nettoie ses tentacules. » Le biologiste raconte que ces poissons pondent environ toutes les deux semaines, souvent autour des pleines et nouvelles lunes. Un rythme qui varie en fonction des saisons, de la température ou de la disponibilité en nourriture. Et, détail intéressant, « c’est le papa qui s’occupe des œufs ! » Le poisson-clown a une autre spécificité : « Le mâle dominant peut se transformer en femelle pour garder le territoire, et toute la hiérarchie repose sur une organisation fine autour de l’anémone. »
Par Radio 1.