Ils ont accompagné le président de la République en visite au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée : Louis Mapou, président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, et Moetai Brotherson, président de la Polynésie, ont confié quelques mots à Outremers360 ce vendredi.
« C’est un privilège de l’accompagner » a déclaré Louis Mapou. « Il a décidé de nous associer à tout, je pense que c’est bien pour la Nouvelle-Calédonie et il y a une forme de reconnaissance aux yeux des pays frères de ce que nous sommes ». Pour le président de l’exécutif collégial calédonien, cette séquence « donne une impulsion », et renforce « cette volonté qu’il y a pour la Nouvelle-Calédonie de s’insérer davantage dans la région ».
« Il y a un certain nombre de chantiers sur lesquels il a décidé de consacrer la diplomatie française, il convient à la Nouvelle-Calédonie et à la Polynésie de s’en saisir et voir comment dans une démarche d’insertion régionale nos pays peuvent en tirer meilleur bénéfice », a-t-il aussi estimé.
« Quand on parle d’Indopacifique et de Pacifique, on ne peut pas ignorer les Collectivités du Pacifique », a déclaré de son côté Moetai Brotherson, qui a jugé « important de suivre le président, à son invitation, au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée ». Pour Moetai Brotherson, « il y a des synergies à trouver dans la région, on l’a vu ce matin avec la signature d’une convention entre Enercal et son homologue de Papouasie-Nouvelle-Guinée sur un programme concernant les énergies » renouvelables.
Et pour la Polynésie, Moetai Brotherson évoque des synergies notamment dans le secteur de la pêche : « On a pu avec le Premier ministre du pays parler de pêche : en Polynésie nous avons un modèle de pêche labellisé durable, ça les intéresse car aujourd’hui ça n’est pas tout à fait ce qui se fait dans leurs eaux (…). De notre côté nous avons des objectifs de développement de notre pêche, sur lesquels il est possible de trouver des partenariats avec des pays de la région : la Nouvelle-Zélande, la Papouasie, la Nouvelle-Calédonie, … ».
Si c’est la première qu’Emmanuel Macron associe des présidents d’exécutifs ultramarins à ses déplacements, Louis Mapou et Moetai Brotherson ont déjà des liens avec les dirigeants du Vanuatu, de Papouasie-Nouvelle-Guinée et plus globalement du Pacifique, à travers les organisations régionales ou encore l’ONU et plus particulièrement le Comité chargé des questions sur la décolonisation. Louis Mapou et Moetai Brotherson sont également tous deux issus du sérail indépendantiste.
« L’objectif de notre stratégie indopacifique n’est pas de rentrer en compétition avec la Chine et les États-Unis » a déclaré Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse avec son homologue James Marape. Le chef de l’État a dit vouloir « réinventer le rôle et la projection des territoires ultramarins du Pacifique » et a confirmé de « nouvelles pistes de coopération ». La première : le South Pacific Defence Ministerial Meeting, SPDMM, que la France accueillera en décembre prochain et qui se tiendra à Nouméa, en présence du ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
« Nous nous décentrons, mais en nous décentrant, nous recentrons nos territoires comme une chance et on se projette dans cette stratégie » a poursuivi le chef de l’État, qui défend une nouvelle fois un « Indopacifique libre, ouvert et en paix », en proposant des « partenariats équitables », « géopolitiques et militaires non-agressifs », mais aussi environnementaux.