Dans le cadre de « l’année Saint-John Perse », la ville de Pointe-à-Pitre en partenariat avec l’association guadeloupéenne Saint-John Perse, organise du 19 au 21 septembre 2025 au MACTe un grand colloque international « l’errance enracinée » autour de la vie et l’œuvre de Saint-John Perse, écrivain, poète, diplomate, Prix Nobel de littérature en 1960. Une façon de célébrer le cinquantenaire de la disparition en 1975 de l’une des grandes figures la littérature du 20ème siècle qui fait partie du patrimoine culturel de la Guadeloupe.
A l’occasion du lancement de « l’année Saint-John Perse » décrétée par la ville de Pointe-à -Pitre, son lieu de naissance, pour célébrer le cinquantenaire de la disparition en 1975 de cette grande figure de la littérature du 20ème siècle, écrivain, poète, diplomate et un des fils les plus illustres de la Guadeloupe, le maire Harry Durimel louait « une œuvre exigeante et visionnaire qui puise ses racines dans notre terre, notre langue, notre lumière ». Une œuvre qui a valu à Saint-John Perse le prix Nobel de littérature en 1960 pour « l’envolée altière et la richesse imaginative de sa création poétique, qui donne un reflet visionnaire de l’heure présente ».
Né en 1887 à Pointe-à-Pitre, fils d’Edouard Amédée Leger avocat –avoué en Guadeloupe et de Marie –Pauline Françoise Renée Dormoy, issue d’une famille aisée de blancs créoles, Alexis Leger dit Saint-John Perse, est le seul garçon d’une fratrie de cinq enfants. Il commence sa scolarité à Pointe-à-Pitre avant de gagner l’hexagone et de s’installer avec toute sa famille à Pau. Après des études secondaires au lycée Louis Barthou à Pau, il entreprend des études de droit à Bordeaux.
Des premiers poèmes qui évoquent ses souvenirs en Guadeloupe
Erudit, il écrit déjà des poèmes parallèlement à ses études et fait la connaissance dans la foulée du poète Francis Jammes qui le présente à Paul Claudel. Le courant passe mal entre les deux hommes qui entretiennent des relations mouvementées. Toujours grâce Jammes, il rencontre André Gide qui l’incite à publier ses premiers poèmes entre 1909 et 1910 qui évoquent ses souvenirs en Guadeloupe, dont « Pour fêter une enfance », « Images à Crusoé », « Ecrit sur la porte » et « Eloges ». Il noue alors des amitiés littéraires avec les éditeurs NRF et Gallimard ainsi que des écrivains comme Valéry, Fargue ou Larbaud.
Une carrière de diplomate au plus haut niveau
Dans le même temps, il passe le concours des consulats et entame une carrière de diplomate qu’il poursuivra jusqu’en 1940. Il sera entre autres directeur de cabinet d’Aristide Briand, alors ministre des Affaires étrangères en 1925. C’est à cette époque qu’il adopte le pseudonyme de Saint-John Perse, notamment pour la parution « d’Anabase ». En 1933, il remplace Philippe Berthelot au poste de secrétaire général du ministre des Affaires étrangères de l’époque avec les rang et dignité de premier des ambassadeurs de France. Pendant des années, il participe à toutes les grandes négociations internationales.
Evincé par Paul Raynaud, alors président du Conseil des ministres, en 1940, il quitte la France et entreprend une « errance » qui l’emmènera en Angleterre, en Argentine puis aux Etats-Unis où il épousera une américaine et reprendra son travail de création poétique. Après 17 ans d’exil aux Etats-Unis, il reviendra en France et s’installera à la Presqu’île de Giens, dans le Var. Il partagera le reste de sa vie entre les voyages et la poésie et refusera d’exercer toute fonction publique. Il meurt le 20 septembre 1975 sur la Presqu’île de Giens où il repose désormais.
Une série d’évènements organisés dans le cadre de « l’année Saint-John Perse »
A l’approche de cette date anniversaire, pour commémorer le cinquantenaire de sa disparition, Pointe-à-Pitre, ville d’art et d’histoire, en partenariat avec l’association guadeloupéenne Saint-John Perse, a choisi d’organiser un grand colloque international baptisé « l’errance enracinée » au MACTe. Pendant trois jours, sous la direction scientifique d’Odile Hamot, maîtresse de conférences HDR en littérature française et francophone, des intervenants venus d’Angleterre, d’Allemagne, d’Irlande, d’Italie, de Chypre, du Canada, des Etats-Unis, du Japon, de France hexagonale, de Martinique et bien sûr de Guadeloupe échangeront autour de la vie et l’œuvre de Saint-John Perse et célébreront l’héritage de cette grande figure littéraire qui fait partie du patrimoine culturel de la Guadeloupe.
Ce colloque fait partie d’une série d’évènements organisés dans le cadre de cette « année Saint-John Perse » qui a déjà vu en juillet la création d’une fresque sur la façade de sa maison natale, qui fait l’objet d’une exposition Saint-John- Perse jusqu’en décembre202, d’une semaine scolaire du 23 au 26 septembre, d’une Dikté Kréyol en octobre et d’une randonnée littéraire aux flambeaux.
E.B.
Colloque International Saint-John Perse « L’errance enracinée »
Du 19 au 21 septembre 2025 – de 8h30 17h – dimanche : de 8h30 à 12h
MACTe Pointe-à-Pitre
Rue Raspail
97110 Pointe-à-Pitre
Renseignements : musee.saint-john-perse@ville-pointeapitre.fr
Tél : 06 90 68 64 63.