Réunis en assemblée générale, les acteurs du Cluster Maritime Polynésien ont dévoilé cette semaine un bon chiffre pour le secteur : plus de 80 milliards de Fcfp de chiffre d’affaires en 2023. Dans ce contexte porteur, la Polynésie a été sélectionnée par l’ONU pour la prochaine conférence sur l’Océan du 9 au 13 juin à Nice. Reportage de notre partenaire TNTV.
Après New York et Lisbonne en 2017 et 2022, la France accueillera en juin la troisième conférence des nations unies sur l’Océan. Un rendez-vous international majeur, visant à protéger la biodiversité, à limiter la pollution et à encadrer l’exploitation durable des ressources marines. Cette année, la Polynésie y occupera une place importante.
D’abord, dans la zone grand public où les associations et acteurs locaux animeront des conférences. Mais surtout, dans la zone bleue. Un espace réservé à un public averti et notamment aux chefs d’États. Sur les plus de 600 candidatures, le projet polynésien a retenu l’attention de l’ONU. L’opportunité de glaner des financements, nerf de la guerre.
« Cet événement, on va l’organiser grâce au soutien de la Tetiaroa Society et de l’Agence Internationale des Fonds Marins », explique Etienne de La Fouchardière, secrétaire général adjoint du Haut-commissariat. « Et il va permettre du coup de livrer un message politique fort sur la position de la Polynésie, mais aussi de la France sur les fonds marins ». Une position qui donne la « priorité à la connaissance de ces fonds, et à la nécessiter de les préserver, puisqu’on n’y connaît pas grand-chose ».
« L’autre message qu’on veut délivrer, c’est qu’on peut utiliser les profondeurs de façon durable » poursuit le secrétaire général adjoint du représentant de l’État. « Et là, on pense évidemment aux projets qui ont été mis en œuvre en Polynésie, sur l’énergie liée à la mer, énergie thermique des mers et aussi les systèmes de climatisation par eau de mer, le SWAC (comme celui de l’hôpital qui est encore à ce stade une première au niveau mondial), et qui permet d’alimenter des grandes infrastructures à partir de l’eau puisée à 1 000 mètres de profondeur. »
Cette représentativité, c’est aussi le fruit d’une dynamique portée sur le territoire par le cluster maritime polynésien. Une entité qui rassemble depuis dix ans tous les acteurs de l’économie bleue. Selon Stéphane Renard, coordinateur du Cluster maritime, « aujourd’hui c’est quasiment 13% de l’ensemble des actifs, des gens qui, en Polynésie, travaillent dans le maritime, et c’est plus de 80% des ressources propres de la Polynésie à l’export ».
« L’idée du cluster c’est de continuer à développer ce secteur, à former nos marins, à améliorer notre capacité de construction et de réparation navale, à maîtriser toute la chaîne, jusqu’au bureau d’études » poursuit Stéphane Renard qui plaide pour « que les Polynésiens s’emparent de ces métiers, de ce savoir-faire, et continuent à le développer ». L’économie maritime en Polynésie connaît « plus de 10 ans de croissance continue », souligne le coordinateur du Cluster maritime.
L’organisme souligne par ailleurs une hausse de 15% du nombre d’entreprises du secteur maritime en dix ans, accompagnée d’une progression notable du chiffre d’affaires : plus de 80 milliards de francs en 2023 (soit 670,4 millions d’euros). Des résultats qui confirment l’importance grandissante de l’économie bleue, et son rôle dans le développement économique de la Polynésie.
Athéna Millecam, Esther Cunéo et Liora Bounik pour TNTV