À la découverte du patrimoine de la Polynésie française : Le Marae Taputapuatea à Raiatea

À la découverte du patrimoine de la Polynésie française : Le Marae Taputapuatea à Raiatea

À la découverte ou redécouverte du patrimoine des territoires ultramarins, durant ce mois de juillet et août, Outremers360 vous propose une série sur le patrimoine riche et varié des Outre-mer. Toute la semaine, Outremers360 fait une halte en Polynésie française, profitant de la venue des Ministres Gérald Darmanin, Philippe Vigier et de Amélie Oudéa-Castera dans ce territoire aussi vaste que l’Europe, et s’intéresse au Marae Taputapuatea, un lieu qui témoigne de 1000 ans de civilisation ma’ohi. 

Connu pour être le berceau de la culture ma’ohi, le marae Taputapuatea est le site archéologique le plus important de tout le Pacifique Sud. Ce site, dédié au dieu de la guerre Oro, est au cœur même de la mythologie et de l’ancienne religion de la Polynésie de l’Est. Il est situé au sud-est de l’Île sacrée Raiatea -anciennement Hava'i-, le marae Taputapuatea représente le centre culturel et religieux de l’ensemble des îles polynésiennes.

Lieu de culte des anciens et des divinités, il représente un espace de rencontres entre les hommes et les puissances de l’au-delà. Des cérémonies religieuses y étaient organisées régulièrement et donnaient lieu à des prières, à des invocations aux ancêtres ou aux divinités et à des sacrifices. D'autres événements importants s’y déroulaient tels que le couronnement d’un roi, la célébration d’une victoire, un mariage ou encore la préparation d’un voyage.

Le marae Taputapuatea est le reflet de l’organisation des sociétés polynésiennes anciennes très hiérarchisées, le marae constituait un enjeu de pouvoir politique et religieux entre les chefferies. Il est par ailleurs un lieu de consultation des chefs. Tous les gouvernements devaient avoir un marae.

Le marae était déjà établi aux alentours de l'an 1 000 avant de connaître une expansion significative. Face à l’océan au point kilométrique 31 de la côte est de Raiatea, le marae Taputapuatea s’étale sur 3 hectares et se présente en une aire rectangulaire constituée d’imposantes dalles de corail et de pierres volcaniques dressées délimitées par des murets parfaitement rectilignes.

Lire aussi : UNESCO: « Le site sacré de Taputapuatea est le témoignage vivant de la Civilisation polynésienne », explique Richard Tuheiava 

Un comité de pilotage a été créé en septembre 2009 et fait classer le site au patrimoine mondial de l’UNESCO, en 2017, sous la désignation suivante « Paysage culturel associé du Marae Taputapuatea ». Aujourd’hui, on trouve des marae dits « Taputapuatea » à Fakarava (îles Tuamotu), à Rarotonga (îles Cook), à Tahiti (Pirae, Hitia'a, Punaauia, Tautira) à Moorea (Papetoai), à Tubuai (îles Australes), à Hawai’i et en Nouvelle-Zélande. Tous ont été édifiés, à l'époque pré-européenne, à partir d'une pierre du marae Taputapuatea de Raiatea. 

Les marae sont des espaces sacrés, cérémoniels et sociaux, que l’on rencontre partout en Polynésie. Dans les îles de la Société, les marae ont pris la forme de cours pavées quadrilatérales, avec une plateforme rectangulaire à une extrémité, appelée un ahu. Ils exercent simultanément de nombreuses fonctions

M.M.

Dans la même série : 

À la découverte du patrimoine de la Polynésie française : les Canons Américains de Anau, Bora Bora