À la découverte ou redécouverte du patrimoine des territoires ultramarins, durant ce mois de juillet et août, Outremers360 vous propose une série sur le patrimoine riche et varié des Outre-mer. Toute la semaine, Outremers360 fait une halte en Polynésie française, profitant de la venue des Ministres Gerald Darmanin, Philippe Vigier et de Amélie Oudéa-Castera dans ce territoire aussi vaste que l’Europe, et s’intéresse aux deux Canons Américains les mieux conservés de Bora Bora.
Devenu territoire français le 19 mars 1898 avec l’annexion des Îles Sous-le-Vent, Bora Bora est un paradis sur terre dont le charme et la beauté sont reconnus. Dans la région, le tourisme de luxe représente 80% de l’économie.
Avant cela, Bora Bora entre dans l’histoire en 1942 lorsque 4000 soldats américains débarquent sur l’île pour quatre ans dans le cadre de l’Opération Bobcat, qui signifie lynx en anglais, lancée par les Américains puisque le 7 décembre 1941, après les attaques des Japonais sur Pearl Harbour (port de Hawaï). Les Américains ont besoin d’une base de ravitaillement entre le canal de Panama et l’Australie. L’emplacement stratégique de Bora-Bora, avec son unique passe facilement contrôlable, en font la candidate idéale. L’état-major américain avait choisi cette île surnommée Perle du Pacifique pour en faire une base de soutien.
Son lagon profond permet d’accueillir bateaux, sous-marins et hydravions. L’unique passe de Bora Bora simplifie la défense de l’île contre une redoutable attaque niponne. La logistique de la base surprend les visiteurs. Construction de routes, de quais, de dépôts d’hydrocarbure et même d’une piste d’atterrissage, qui restera d’ailleurs la seule piste internationale de toute la Polynésie jusqu’en 1963. Les Américains ferment la base en juin 1946. Au total, plus de 1 000 navires ont été chargés et déchargés sur cette base convoitée.
Ces deux canons de la seconde guerre mondiale situés à la pointe Fitiu sont les mieux conservés de Bora Bora. Ces vestiges américains implantés sur les deux versants de la pointe de Anau composés d’une double batterie de canons sur socle de béton armé avec muret de protection, un fortin en béton armé ; un abri à munition et un réseau de tranchées de liaison entre les ouvrages.
En 2021, l’association Mémoire Polynésienne a rénové les canons et fait réaliser les panneaux explicatifs. Les textes en langue tahitienne, française et anglaise renseignent désormais les visiteurs sur les conditions d’installation de ces deux pièces d’artillerie côtières et leurs servants.
M.M.