Apparu au Quebec il y a une quinzaine d’années, les ressourceries se développent un peu partout en France. Ces lieux permettent de récupérer, de réparer, de valoriser et de revendre des objets plutôt que de les jeter. Sur un territoire confronté à un véritable défi en matière de gestion des déchets, l’initiative semble répondre à un réel besoin. D’autant qu’au-delà de l’aspect environnemental, ces outils jouent également un rôle au niveau économique et social. Un article de notre partenaire France Mayotte Matin.
Pour répondre aux enjeux de réduction des déchets, le Conseil Départemental de Mayotte a construit un Plan global de mission planificatrice. Plusieurs actions seront menées lors des 12 prochaines années pour tendre vers une île plus propre et moins productrice de déchets. L’une des actions dans les cartons depuis un an vise à étudier la possibilité de créer un réseau de ressourceries sur le département. Les travaux ont débuté en février dernier et l’étude devrait prendre fin en septembre. Elle sera ensuite consultable par tous ceux qui répondront à l’appel à projet prévu d’ici la fin d’année ou le début d’année prochaine. Les candidats pourront être des associations, des entreprises d’insertion ou bien encore des collectivités.
Et nul doute qu’ils seront nombreux à répondre au projet. Car les ressourceries sont des lieux qui permettent de récupérer, de réparer, de valoriser et de revendre des objets pour leur offrir une seconde vie et éviter qu’ils remplissent l’ISDND (Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux) de Dzoumogné. Ces outils ont également un rôle de sensibilisation et d'éducation à l’environnement. Selon le Conseil départemental, leur objectif sera triple : au niveau environnemental, elles doivent permettre de réduire les déchets. Au niveau économique, elles pourront créer de la richesse sur le territoire. Au niveau social, elles favoriseront sans aucun doute l’insertion et la création d’emplois durables et locaux. L’idée semble aujourd’hui faire consensus puisque la création de ce réseau de ressourceries est portée par une multitude d’acteurs locaux : ADEME, DEAL, CRESS, Préfecture, SIDEVAM976, les 5 intercommunalités. Tout le monde est impliqué afin notamment de définir quels modèles de ressourceries sont les plus pertinents pour Mayotte.
La communauté de commune du Sud a d’ailleurs déjà lancé une étude pour créer sa propre ressourcerie. Le Conseil Départemental jouera un rôle d’accompagnateur, notamment sur le volet financier. Et pour que le projet colle vraiment aux réalités du territoire, les différents acteurs ont décidé de lancer un questionnaire disponible en ligne. Achetez-vous des objets d’occasion ? Avez-vous l'habitude de vendre les produits que vous n'utilisez plus, plutôt que de les jeter ? Avez-vous l'habitude de réparer, ou faire réparer, vos objets lorsqu'ils sont abîmés ou défaillants ? Jusqu'où seriez-vous prêt(e) à aller pour vous rendre à la recyclerie/ ressourcerie ? Autant de questions auxquelles il est possible de répondre en quelques clics. En effet, c’est avant tout la population qui fera que ces ressourceries prendront sens ou non. À suivre...
Pierre Bellusci
