Quand les ports de l’Océan Indien s’associent pour porter la transition écologique

Le port de Longoni à Mayotte (CCI Mayotte)

Quand les ports de l’Océan Indien s’associent pour porter la transition écologique

La transition écologique est sans doute l’un des termes de la décennie et de celles à venir, tant les enjeux environnementaux à travers la planète sont devenus importants. L’une de ses philosophies est d’associer au développement économique, la préservation de l’environnement. Les ports de la zone Océan Indien sont concernés par ce changement de méthode et doivent agir en conséquence. Les explications de notre partenaires France Mayotte Matin.   

Depuis des années maintenant, la France apporte son soutien aux membres de l’APIOI (l’Association des Ports des Iles de l’Océan Indien) pour leur permettre de faire face aux enjeux majeurs et défis liés à la préservation de l’environnement. L’Agence Française de Développement en charge du dossier, finance ainsi l’APIOI à hauteur de 500 000 euros en visant une étude à 4 objectifs simples. 

Le premier consiste à sensibiliser les ports membres de l’APIOI aux enjeux liés à la Transition Écologique et Énergétique, à l’Adaptation aux conséquences du changement climatique et à l’Intégration des ports dans les villes. Le second met en place un diagnostic des actions déjà mises en œuvre vis-à-vis de ces enjeux. Le troisième recommande des actions à appliquer aux ports et établit dans ce sens des feuilles de route. Enfin, le quatrième rédige les études de faisabilité qui permettront la mise en œuvre de solutions concrètes. En résumé, il s’agit d’un programme ambitieux pour faire en sorte que les ports s’intègrent à leur milieu et limitent au maximum leur impact écologique. 

Le concept a ainsi été porté lors des rencontres AIVP (Association Internationale Villes et Ports) organisées en 2018 à La Réunion. L’idée n’est donc pas nouvelle et c’est justement l’AIVP qui sera le partenaire technique de cette étude qui vient d’être lancée. Pour ce faire, celle-ci dispose d’un réseau international de 200 membres dont l’ambition est de favoriser les échanges entre les villes, les ports et leurs partenaires institutionnels et économiques, tout en assurant la promotion du développement durable. 

Avec cette étude, l’association se retrouve donc dans son milieu naturel. Elle s’est ainsi fixée un agenda 2030 pour des « Villes Portuaires Durables » qui adapte les 17 Objectifs de Développement Durable des Nations unies au contexte spécifique des villes portuaires. Parmi les éléments qui seront valorisés lors de cette opération, la transition écologique et énergétique (TEE) des ports occupera une place de premier choix au même titre que l’adaptation au changement climatique (en particulier à la montée du niveau des mers).

En particulier, la TEE se concentrera sur la réduction des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre), le développement d’énergies renouvelables, la réduction des pollutions marines (déchets liquides et solides) ainsi que la réduction des impacts portuaires sur la biodiversité.

Mayotte dont le port est fixé en plein du milieu du lagon, si fragile, devra donc pleinement répondre aux enjeux de ce programme. Choix des véhicules et engins de levage, production de l’énergie, stockage des marchandises, des déchets, constructions à améliorer ou à réaliser, Longoni comme les autres ports de l’Océan Indien doivent donc œuvrer à la diminution de leur impact sur l’environnement tout en poursuivant leurs objectifs de développement, de rentabilité et de diminution des coûts.

Samuel Boscher pour France Mayotte Matin