Le Conseil économique social et environnemental) de Mayotte (Cesem) s’est réuni lundi après-midi pour sa première assemblée plénière de la rentrée. Au-delà des retrouvailles et des remerciements il était surtout question de la présentation du rapport sur « qui fait quoi à Mayotte ? ». Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.
« La gouvernance est un sujet qui préoccupe grandement les Mahorais, à savoir qui fait quoi et quelles sont les missions respectives de chacun. Il s’agit ainsi d’identifier les responsabilités de chaque acteur », explique Saoudat Abdou, présidente de la Commission des Affaires générales, Financières et Internationales. Le rapport a donc pour finalité de répartir les compétences entre l’État et les collectivités locales en mobilisant au maximum tous les acteurs du territoire.
Saoudat Abdou a ainsi rappelé que les collectivités locales connaissaient de nombreuses difficultés notamment dans leur mode de financement. « Nous connaissons une faiblesse des dotations de l’État concernant les collectivités, ainsi que des problèmes de maîtrise d’ouvrage pour certaines opérations. L’État intervient et prend la main dans le champ de compétences des collectivités. Il faut donc que ces dernières aient la capacité de mener à bien les différents projets tant dans leur exécution que dans la maîtrise des dépenses publiques », insiste la présidente de la Commission des Affaires générales, Financières et Internationales.
Autre constat que fait Saoudat Abdou est la multiplicité des acteurs sur certains projets. « Plusieurs personnes interviennent pour la même politique et sur les mêmes projets, ce qui est aberrant. On doit savoir qui fait quoi ? ». Ainsi plusieurs propositions ont été soumises au Cesem afin de rétablir l’équilibre et les compétences de chacun. Parmi ces propositions figure la rénovation et le rééquilibrage des relations entre l’État et les collectivités territoriales. La dotation du Conseil départemental en moyens nécessaires à l’exercice de ses compétences, notamment son rôle de chef de file du développement du territoire. Le rapport suggère d’assurer la structuration des activités primaires comme levier d’un développement économique pérenne.
Il entend aussi promouvoir et agir pour un développement endogène du territoire. Il préconise de reprendre en main la politique de valorisation de la culture locale comme vecteur de développement. Il veut également agir pour l’environnement et la préservation des ressources naturelles. Enfin, le rapport conçoit d’assurer le suivi et l’évaluation des politiques publiques et de la contractualisation État-région. Il a été validé à l’unanimité.
Benoît Jaëglé pour France Mayotte Matin.