Mayotte : Un premier départ de 40 migrants réfugiés vers l'Hexagone effectué et qui ravive les inquiétudes sur l’immigration

© Préfet de Mayotte

Mayotte : Un premier départ de 40 migrants réfugiés vers l'Hexagone effectué et qui ravive les inquiétudes sur l’immigration

40 migrants ayant le statut de réfugié ont quitté Mayotte vers l'Hexagone honorant ainsi l'engagement du gouvernement. Ce geste soulève des craintes locales et renforce la demande de mesures pour sécuriser les frontières. Détails avec notre partenaire de France-Mayotte Matin.

 

Le Ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin s'est exprimé il y a une dizaine de jours en marge de son déplacement sur l'île de la Réunion, confirmant que le camp de Cavani allait être démantelé et qu'une quarantaine de migrants disposant du statut de réfugié allaient être envoyés dans l'Hexagone. Hier, ce sont 40 migrants africains, bénéficiant du statut de réfugié, qui ont embarqué sur un vol régulier à destination de l'Hexagone. Ils avaient été invités à récupérer leurs documents de voyage au bâtiment des étrangers, provoquant un peu de tension dans la journée de lundi, puis dirigés vers des espaces d'attente en attendant d'embarquer dans un vol régulier à destination de Paris. 

Selon France-Mayotte Matin, plusieurs nationalités sont concernées, notamment des Congolais et des Burundais. La question se pose de savoir si ces 40 migrants résidaient tous dans le stade de Cavani ; il est possible que ce ne soit pas le cas et que certains d'entre eux disposaient d'un emploi et d'une situation sur le département. Ce départ représente une tenue des engagements pris par le gouvernement et un signal pour les collectifs, qui ne manqueront pas de noter que la feuille de route annoncée par le préfet Suquet est tenue. Cependant, nombreux sont les Mahorais qui redoutent que le départ vers l'Hexagone ne soit perçu par les migrants comme un appel d'air pour venir toujours plus massivement à Mayotte, et tous s'attendent à de nouvelles mesures pour rendre les frontières étanches et empêcher les embarcations d'atteindre Mayotte. Le Comité Citoyens Sud Prévention et Sensibilisation réclame notamment une présence 24h sur 24 des intercepteurs sur le littoral du Sud au regard du nombre de débarquements qu'ils estiment quotidiens. 

Les 40 Africains, une fois arrivés à Paris, rejoindront des structures d'accueil adaptées à leur statut de réfugié pour les aider à s'intégrer dans la société française, maîtriser la langue et favoriser leur employabilité. Ils disposent en effet d'une carte de séjour de 10 ans qui doit leur permettre de commencer une nouvelle vie. 

Par Anne-Constance Onghéna pour France-Mayotte Matin