Baobabs centenaires déracinés, sentier pédagogique détruit, plages polluées : le cyclone Chido a laissé des traces indélébiles sur l’îlot Mbouzi, joyau naturel de Mayotte. Les Naturalistes de Mayotte ont dressé un bilan et mis en place deux opérations pour restaurer cet écosystème fragilisé. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
Les Naturalistes de Mayotte ont établi un premier bilan des dégâts causés par le passage du cyclone Chido sur l’îlot Mbouzi. Plusieurs semaines après cet événement météorologique d’une ampleur inédite, les conséquences sont lourdes pour cette réserve naturelle et sa forêt sèche emblématique. Les vents violents, dépassant les 220 km/h, ont laissé derrière eux un paysage chaotique : de nombreux arbres déracinés, des branches brisées, et des habitats de la flore épiphyte – notamment les bryophytes, ptéridophytes et orchidées – sévèrement endommagés.
Parmi les espèces les plus touchées, on recense des baobabs âgés de plusieurs centaines d’années, des albizias, des figuiers, des tamariniers, des manguiers, des badamiers et des kapokiers. Ces arbres, symboles de biodiversité et de résilience, ont subi des pertes irréversibles, fragilisant l’écosystème local.
Le sentier pédagogique de l’îlot, lieu prisé des visiteurs, n’a pas été épargné. Totalement ravagé, il est devenu impraticable, jonché d’arbres tombés et de débris. Cet outil éducatif, qui permettait aux touristes et aux scolaires de découvrir la biodiversité de l’îlot Mbouzi de manière autonome, est aujourd’hui hors service. Par ailleurs, le cyclone a transporté une importante quantité de déchets provenant de Mamoudzou et Dzaoudzi, polluant les plages et les abords de l’îlot.
Face à l’ampleur des dégâts, deux opérations de nettoyage ont été organisées il y a une semaine. Mobilisant 18 bénévoles et 5 salariés de l'association, ainsi que 4 agents de l’OFB et 4 de la RNN Mbouzi, cette initiative a permis de collecter une grande variété de déchets : morceaux de bois, bateaux, barils d’essence, plastiques et appareils électroménagers. Les équipes ont dégagé environ 70 % du sentier pédagogique, soit 840 mètres, et restauré 60 % des panneaux éducatifs. D’autres sessions sont prévues dans les semaines à venir pour finaliser le nettoyage et redonner à l’îlot Mbouzi son visage d’antan. Cependant, ces événements rappellent la fragilité des écosystèmes face aux aléas climatiques et soulignent l’urgence d’agir pour protéger ces espaces uniques.
Par France-Mayotte Matin
