Mayotte : L’IEDOM dresse le bilan d'une année pleine de défis marquée par des chocs à répétition et une activité au ralenti

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Mayotte : L’IEDOM dresse le bilan d'une année pleine de défis marquée par des chocs à répétition et une activité au ralenti

Secouée par les barrages de début d’année et le cyclone Chido en décembre, l’économie mahoraise a connu en 2024 une succession de chocs. Activité en berne, consommation en recul, importations en chute : le tableau dressé par l’IEDOM montre une année pleine de défis. Seule la commande publique a permis d’amortir le choc. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin. 

 

Sur le plan économique, l’année 2024 a été très compliquée. « Une année de défis », comme le souligne la directrice de l’IEDOM, Florence Mar-Picart. Le début de l’année a été marqué par deux mois de barrages, et le coup de grâce a été porté par le cyclone Chido. Entre ces deux périodes, l’indice du climat des affaires était bien reparti après les barrages, mais il a chuté de dix points après le passage du cyclone. Au 4e trimestre, il était de 101,9, contre une moyenne de 112 points sur les trois dernières années. 

Les entreprises mahoraises traversent une période difficile, et les bilans qu’elles remettront à l’IEDOM en juin devraient refléter une année 2024 particulièrement éprouvante. L’activité économique a tourné au ralenti, et cela se ressent aussi du côté des ménages, dont la consommation a fortement reculé. Une situation que l’IEDOM qualifie « d’inédite dans l’histoire récente de Mayotte ». Ce recul est d’autant plus marquant que les prix, eux, n’ont pas connu de forte hausse : l’inflation est restée stable, autour de 2 %, ce qui, en temps normal, aurait dû soutenir le pouvoir d’achat et donc la consommation. Les crédits à la consommation se contractent pour la première fois de-puis des années (-1,8 % au 4e trimestre). Un constat partagé par les commerçants, qui voient la fréquentation de leurs magasins à la baisse. À noter que les importations chutent de 19,2 %. En dépit de ce contexte défavorable, les établissements bancaires enregistrent une progression de leur activité. La collecte globale de dépôts continue d’augmenter (+14,5 % en 2024), et les actifs financiers détenus par les sociétés et les particuliers atteignent 1,2 milliard d’euros. La croissance du crédit est principalement portée par les entreprises, avec des hausses notables des crédits d’exploitation (+36 %) et de trésorerie (+31,4 %). En revanche, les crédits à la consommation stagnent (+0,3 %), signe de la prudence des ménages.

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Dans ce contexte, le secteur du BTP pourrait tirer son épingle du jeu avec la reconstruction du territoire. Durant l’année 2024, « la commande publique est restée soutenue », un point important qui a permis à l’économie locale de ne pas s’effondrer. Comme le souligne l’IEDOM, « les perspectives 2025 sont empreintes d’une très grande incertitude », même si la reconstruction devrait permettre de soutenir le secteur économique.

Par France-Mayotte Matin