Les élus du Conseil départemental se sont réunis hier pour une assemblée plénière dans l'hémicycle Younoussa Bamana. Au programme : le remplacement du premier vice-président, la validation du contrat de convergence et de transition écologique, ainsi que des débats sur le développement agricole et l'arrivée de médecins étrangers. Précisions avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
Les élus du Conseil départemental se sont réunis en assemblée plénière hier matin dans l'hémicycle Younoussa Bamana. C'était l'occasion pour le suppléant de Salim Mdere, Soibahadine Ndaka, de siéger pour la première fois. L’un des sujets dans les discussions de couloir était le remplacement du premier vice-président du Conseil départemental. Pour le moment, pas de décision : le président Ben Issa Ousséni préfère attendre quelque temps pour mieux se décider. C'était déjà la méthode qu'il avait adoptée lors de la réélection dans le canton de Sada Chirongui, qui avait vu la victoire de Soula Saïd Souffou et de Mariame Saïd Kalam.
Les élus avaient un programme très chargé puisqu'il s'agissait de valider le contrat de convergence et de transition écologique, en préparation depuis longtemps, la seconde mouture di contrat de développement entre l’Etat et les collectivités. La première avait été signée en 2019 et avait permis au département de bénéficier de 1,6 milliard de fonds, dont tous n'ont pas été dépensés. Pour cette nouvelle mouture, ce sont 976 millions d'euros, dont 98 millions financés par le Conseil départemental (sur les 113 millions en cofinancements des collectivités territoriales). Le Conseil départemental a fait des choix d'investissements, notamment les deux pôles d'échanges multimodaux de Dzoumogné et de Mamoudzou, représentant le plus gros investissement à hauteur de 35 millions d'euros. Comme l'a rappelé Ousséni Benissa, il convient de regarder le programme pluriannuel d'investissement du Conseil départemental pour comprendre les investissements concédés. Le CCTE n'est qu'un outil de financement parmi d'autres. Entre les deux périodes, une dotation globale en baisse significative est cosntatée en valeur absolue, espérons maintenant que sur sa durée, l'intégralité de la somme mise à notre disposition pourra être engagée et consommée. Par ailleurs, les élus ont aussi eu à se pencher sur le programme régional de l'agriculture, qui doit permettre, à travers cinq enjeux, d'améliorer le développement agricole de notre territoire. L'accès au foncier est bien évidemment l'axe central du document. Maïmounati Moussa Ahamadi a insisté sur le fait que « nous devons avoir un schéma de développement de l'agriculture à Mayotte, ainsi que sur l'autosuffisance alimentaire. Il nous faut une vision stratégique pour l'atteindre et n'oublions pas que sans eau, il n'y a pas d'agriculture. Le plan hydraulique doit être pris en charge par le FEADER à 85 %. À nous maintenant de faire le lobbying nécessaire pour y parvenir. » L'élu de PetiteTerre a également souligné la nécessité de travailler à l'électrification des parcelles pour permettre aux agriculteurs de vivre là où ils travaillent, afin de lutter contre le vol et de faciliter le développement des exploitations.
Plusieurs élus présents ont bien évidemment été interrogés sur la possibilité donnée aux médecins étrangers de travailler à Mayotte sans validation de leur diplôme. La plupart des élus, qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition, se positionnent contre le décret signé. Soula Saïd Souffou souligne qu' « on fait venir des médecins sans s'assurer que le CHM disposera de l'encadrement suffisant pour les accompagner ». Maïmouna Moussa Ahamadi rappelle que « ces praticiens vont aussi exercer dans les PMI et la médecine libérale, tout cela va se faire sans contrôle des compétences, avec un risque fort sur la qualité de la médecine locale. Nous devons obtenir une évaluation écrite exigible de ces médecins. Le Conseil de l'Ordre est d'accord sur ce point. »
Une séance très politique qui donne le ton de la période qui s’ouvre. Mayotte a besoin de se développer, et le Conseil départemental doit en être le fer de lance.
Par France-Mayotte Matin