Mayotte : Diminution des consultations, mais les maladies hydriques restent à un niveau élevé et les infections respiratoires augmentent

© Centre hospitalier de Mayotte

Mayotte : Diminution des consultations, mais les maladies hydriques restent à un niveau élevé et les infections respiratoires augmentent

La situation sanitaire post-Chido évolue avec une légère baisse des consultations, mais des pathologies toujours préoccupantes. Les troubles digestifs dépassent désormais les plaies et traumatismes comme motif de recours aux soins, tandis que la fièvre typhoïde et les infections respiratoires continuent leur augmentation. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.

Le dernier point de situation sanitaire à Mayotte, établi au 6 février 2025, montre une légère baisse des consultations aux urgences du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) et à l'hôpital de campagne ESCRIM. Toutefois, cette tendance doit être interprétée avec prudence, les motifs de recours restant largement dominés par les blessures et traumatismes, suivis des troubles digestifs, toujours bien plus nombreux par rapport aux années précédentes. Ces derniers représentent désormais le principal motif de consultation à l'ESCRIM, avec 17 % des passages enregistrés, dépassant les plaies et traumatismes, qui étaient historiquement les plus fréquents. 

L'épidémie de fièvre typhoïde connaît une augmentation préoccupante, avec 23 cas recensés depuis le début de l'année 2025, contre 52 pour l'ensemble de 2024. La circulation des pathogènes entériques reste élevée : 84 % des prélèvements entre le 27 janvier et le 2 février étaient positifs à au moins un agent infectieux, principalement des bactéries comme Escherichia coli. Les ventes d'antidiarrhéiques et de solutés de réhydratation orale dans les pharmacies sentinelles restent à un niveau très élevé, représentant 7 % des ventes totales. Les infections respiratoires continuent leur progression, avec un taux de positivité des prélèvements pour la grippe atteignant 15 %, en hausse pour la deuxième semaine consécutive. La bronchiolite, entrée en phase épidémique dès décembre, continue d'affecter les jeunes enfants, avec un taux de positivité stable à 13 % pour le virus respiratoire syncytial (VRS). Les données issues de la surveillance communautaire montrent une diminution des signaux de stress post-traumatique et des difficultés d'accès à l'eau potable et à l'alimentation, bien que ces problématiques restent préoccupantes. 

En revanche, les piqûres de moustiques sont en nette augmentation, notamment dans les quartiers précaires de Labattoir, où 11 foyers sur 11 déclarent être fortement exposés. L'évolution de la situation sanitaire post-cyclone reste sous surveillance étroite, avec un risque toujours élevé de maladies hydriques et infectieuses. Les efforts se poursuivent pour améliorer l'accès aux soins et renforcer les mesures de prévention, notamment l'hygiène et la distribution d'eau potable.

Par France-Mayotte Matin