Le mois sacré de Ramadan touche à sa fin et selon toute vraisemblance les promesses non encore officielles du gouvernement pourraient être tenues. Tout se met en mouvement pour commencer la vaste opération de décasage, d'expulsions massives et d'arrestations des "chefs de bande de délinquants" le 24 avril prochain. Une analyse de notre partenaire France-Mayotte Matin.
C’est l'une des plus grosses opérations en matière de sécurité intérieure en lien avec l'immigration clandestine qui est organisée par le gouvernement français et c'est à Mayotte que cette opération va se dérouler, probablement pendant 2 mois, à compter du 24 avril prochain. Ils se pourrait même que l'opération change de nom de code… Des hommes et du matériel sont déjà sur place en vue de l'opération, mais l'arrivée des moyens nécessaires à la conduite de l’opération devrait s'accélérer dès ce week-end. Environ 400 gendarmes sont attendus entre le 15 et le 16 avril prochain, ils arriveront sur le département pour se préparer et être opérationnels avant le début de l'opération. Le 19 avril, ils seront rejoints par un peu plus de 100 policiers y compris les CRS.
Ces quelque 500 hommes pourront être renforcés par une centaine d'effectifs déjà en poste à Mayotte : 600 policiers et gendarmes seront donc affectés à la ladite opération Wuambushu. 30 militaires de la sécurité civile spécialisés pour les opérations de la France en dehors du territoire sur des terrains compliqués vont également arriver dans les prochains jours. Ce sont eux, par exemple, qui interviennent suite aux catastrophes naturelles dans les pays en difficulté ; ils ont d'ailleurs eu à intervenir récemment à Madagascar. Ces hommes seront répartis, selon toute vraisemblance, en 2 groupes. Un premier qui sera en capacité de conduire les engins des entreprises engagées pour les décasages en cas de désistement de leur personnel et de réquisition préfectorale. Le second groupe sera affecté à la logistique et plus particulièrement sera en charge d'installer et de gérer la production de l'eau potable nécessaire pendant l'opération pour les effectifs supplémentaires. En effet, 7 unités de désalinisation vont arriver sur le département ce week-end. Les 400 gendarmes et 100 policiers supplémentaires devraient être regroupés dans un camp, une sorte de vaste base dédiée qui regroupera les hommes et le matériel. Ainsi, ils pourront depuis leur camp de base partir en opération par la mer à tout moment afin d'intervenir le plus rapidement possible. Gérald Darmanin serait-il l'homme providentiel de Mayotte ? En attendant, c'est une opération à hauts risques qui se prépare. Les autorités ont bien en tête les possibilités d'émeutes, d'exactions et de rébellions qui vont accompagner les décasages et les interpellations.
Par ailleurs, il est toujours envisageable que l'Union des Comores refuse d'accepter ses ressortissants expulsés. Pour le moment, le président Azali semble prudent dans ses prises de parole, notamment dans les médias. La fermeté française à l'égard de l'union des Comores s’agissant de Mayotte est en effet inhabituelle pour Beit Salam…
Par Anne-Constance Onghéna pour France-Mayotte Matin