Lors d'une conférence de presse ce mardi 11 avril, la députée de la première circonscription Estelle Youssouffa a défendu l'utilité de mener l'opération Wuambushu, une opération de destruction des bidonvilles à Mayotte, prévue pour la fin avril.
« Cette opération est la réponse à une demande de la population et des élus mais aussi une urgence sanitaire, sécuritaire et sociale» a rappelé la député Estelle Youssouffa en préambule de la conférence de presse. Révélée par le Canard Enchainé, l'opération Wuambushu est une opération d'expulsions et de destruction de logements illégaux devrait concerner près d'un millier d'habitations illégales et environ 5000 personnes, qui n'a pas été officialisée par le ministère de l'Intérieur et de l'Outre-mer. Pour Estelle Youssouffa, la conduite de cette opération est une nécessité. « Les élus de Mayotte, nous avons demandé un choc de souveraineté, nous avons demandé la destruction de ces bidonvilles, que la République regagne le terrain. Les bidonvilles sont des zones de non-droit, dangereuses au niveau sanitaire, des bombes sociales, environnementales qu'il faut détruire. C'est un impératif de sécurité publiique».
La députée Estelle Youssouffa s'est positionnée en opposition aux associations de défense des droits de l'homme qui dénonce cette opération Wuambushu. «Certaines associations ont décidé d'utiliser Mayotte qui connaît une crise migratoire hors normes pour régler leurs comptes avec le Ministre Darmanin et le Président Macron. C'est une insulte à ce que les Mahorais subissent au quotidien. Le discours de ces associations qui s'inscrit dans le discours comorien est clairement un discours anti-républicain mais cela s'accompagne d'un discours qui rejette le fait que Mayotte soit française», poursuit Estelle Youssouffa.
Estelle Youssouffa juge « inadmissible que les associations droitsdelhommiste reprennent le discours porté par Azali Assoumani ». Le Président de l'Union des Comores s'est exprimé dans un communiqué ce lundi appelant les autorités françaises à renoncer à cette opération. « Ce communiqué est un gigantesque bras d'honneur fait à Paris pour dire qu'il n'y aura pas l'opération Wuambushu et maintient le fait de dire que Mayotte est comorienne. Il va falloir que le quai d'Orsay réponde de sa politique en échec total face aux Comores», précise Estelle Youssouffa.
«L'opération Wuambushu n'a rien d'illégale»
« La destruction des bidonvilles se fait sous la protection de la loi avec des obligations de l'Etat de reloger est sur un territoire le plus pauvre de France avec une situation humanitaire insoutenable dans les bidonvilles. Fondamentalement, l'opération Wuambushu n'a rien d'illégale. C'est la destruction d'habitations illégales sur des terrains illégalement occupés. Nous sommes sur l'exécution de décisions de justice», précise Estelle Youssouffa.
Dans un communiqué, son collègue de l'Assemblée nationale Mansour Kamardine, député de la seconde circonscription de Mayotte a également appelé au maintien de l'opération pour la « paix civile».«Je veux espérer que cette opération ira jusqu’au bout, car au final, c’est la paix civile qui est en jeu. C’est ce résultat qui est attendu avec l’opération Wuambushu. Les populations résidant à Mayotte aspirent, elles aussi, à la sécurité dans leurs maisons, la paix sociale dans leurs quartiers et leurs villages, à la mise en bon ordre et au développement des services publics. C’est bien ces abcès que nous devons crever, pour des raisons de sécurité, pour que l’instruction publique puisse faire son œuvre au sein d’établissements aux périmètres sacralisés, mais également pour des raisons sanitaires et sociales.», a indiqué Mansour Kamardine.