Madagascar : Le président affirme qu'une « tentative de prise illégale du pouvoir » est en cours

©Présidence de la République de Madagascar / Orange Actu Madagascar

Madagascar : Le président affirme qu'une « tentative de prise illégale du pouvoir » est en cours

Le président malgache, Andry Rajoelina, a déclaré dimanche qu'une « tentative de prise du pouvoir illégale et par la force » était en cours, au lendemain du ralliement d'un contingent de soldats aux côtés de milliers de manifestants anti-gouvernementaux dans la capitale Antananarivo.

« La présidence de la République souhaite informer la nation et la communauté internationale qu'une tentative de prise du pouvoir illégale et par la force, contraire à la Constitution et aux principes démocratiques, est actuellement en cours sur le territoire national », a déclaré Andry Rajoelina dans un communiqué.

Des soldats malgaches ont rejoint samedi les milliers de manifestants dans les rues d'Antananarivo, appelant les forces de sécurité à « refuser les ordres de tirer » sur la population et condamnant la répression policière récente.

Avant de quitter leur base militaire du district de Soanierana, à la périphérie d'Antananarivo, les soldats du CAPSAT (Corps d'armée des personnels et des services administratifs et techniques), avaient appelé à la désobéissance. En 2009, cette base avait déjà mené une mutinerie lors du soulèvement populaire qui avait porté au pouvoir l'actuel président.

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La manifestation de samedi à Antananarivo a été l'une des plus importantes depuis le début de la contestation le 25 septembre, lancée par le mouvement Gen Z pour protester contre les coupures d'eau et d'électricité et qui s'est muée en une remise en cause des responsables politiques au pouvoir, à commencer par le président Andry Raojelina.

Des soldats ont affronté les gendarmes devant une caserne et sont entrés dans la ville à bord de véhicules militaires pour rejoindre les manifestants sur la symbolique place du 13 Mai, devant la mairie d'Antananarivo, où ils ont été accueillis par des acclamations et des appels à la démission de Rajoelina.

Samedi soir, le nouveau Premier ministre, Ruphin Zafisambo, a assuré que le gouvernement, « qui se maintient fermement », était « prêt à collaborer et à écouter toutes les forces : les jeunes, les syndicats et l'armée ». « Madagascar ne pourra pas résister à d'autres crises si cette division entre les citoyens persiste », a poursuivi le général Zafisambo dans un bref discours filmé.

De son côté, la présidence a publié un communiqué assurant que le président Andry Rajoelina « rest(ait) dans le pays » et « continu(ait) de gérer les affaires nationales ».Au moins 22 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations et plus d'une centaine blessée, d'après un bilan des Nations unies. Le président Rajoelina a démenti des « nombres erronés » mercredi, estimant les « pertes de vies » à 12, tous « des pilleurs, des casseurs », selon lui.

Avec AFP