L’entreprise Dipak produit des briques grâce à de la terre de Mayotte. La production est locale, et il est important de le souligner tant le territoire dépend encore de l’importation de matériaux. Le savoir-faire mahorais est pris en exemple depuis l'Hexagone, et c’est ce qui participe à l’identité du territoire qui s’exporte. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
Danjee Goulamhoussen fait partie des personnes qui permettent à l’économie de Mayotte de se développer, même si tout n’est pas simple. Il est le gérant principal de la société Dipak. L’entreprise produit de la brique et pas n’importe laquelle. Il s’agit d’une brique de terre comprimée, une spécialité mahoraise que Danjee Goulamhoussen entend bien réhabiliter, depuis le déclin qu’elle a subi à la suite de la départementalisation de l’île. Il en prend déjà le chemin. Depuis 2023, année où l’entreprise a produit quasiment 110 000 briques, la situation commence à s'améliorer petit à petit grâce aux travaux de réglementation qui ont permis d’établir les règles professionnelles des Blocs de Terre Comprimée (BTC).
En quoi cette brique est-elle une spécialité mahoraise ? La société Dipak utilise de la terre de Mayotte qu’elle mélange à d’autres ingrédients, comme du ciment, et la comprime dans une presse manuelle. Une fois sortie du moule, il n’y a plus qu’à attendre qu’elle soit prête avant de prendre le chemin d’un des nombreux chantiers qui font appel aux blocs de terre comprimée de Danjee Goulamhoussen. Les briques en terre comprimée de la société Dipak se retrouvent, entre autres, dans le gymnase et le collège de Bouéni M’titi, à Dzaoudzi, en Petite Terre, et également à l’école maternelle de Chembenyoumba à M’tsangamouji. Il n’y a pas que le rectorat de Mayotte qui lui fait confiance. La Société Immobilière de Mayotte (SIM) fait aussi appel à ses services et à ses fameuses briques pour ses constructions. Comme pour tout le secteur économique mahorais, les barrages mis en place par les collectifs durant plusieurs semaines ont impacté l’usine qui se situe à Pamandzi, en Petite-Terre. Réduction de personnel, moins de travail, mais toujours la même volonté d’aller de l’avant pour le gérant de la société Dipak qui souhaite investir dans des machines automatiques pour remplacer les manuelles.
L’entreprise souhaite répondre aux nombreux défis qui l’attendent comme l’écologie avec un matériau local qui, en plus, tient moins chaud. Ce savoir-faire mahorais n’échappe pas au regard d’entreprises de l’hexagone qui s’en inspirent pour leurs constructions. L’entreprise a les ingrédients pour se développer et créer des emplois à Mayotte.
Par France-Mayotte Matin