En 2021, du 6 septembre au 6 décembre, l’Université de La Réunion a mené avec l’institut IPSOS la première grande enquête sur les pratiques physiques et sportives sur le territoire. Grâce à un échantillon de 5 200 personnes de 15 ans et plus, répartis équitablement sur les 4 micro-régions de l’île, l’enquête vise à établir une mesure structurelle de l’activité physique et sportive pour La Réunion.
Une volonté de répliquer l’Enquête nationale sur la pratique physique et sportive à La Réunion, était un souhait récurrent des acteurs locaux. Dans le cadre du programme Feder 2014-2020, l’Université de La Réunion a déposé le projet Sport Réunion 2020 pour que soit financée l’Enquête régionale sur la pratique physique et sportive à La Réunion 2021. L’objectif de cette enquête était de rattraper l’information statistique sur l’activité physique et sportive à La Réunion et de cerner la spécificité de ce territoire pour lequel, en raison de son histoire, de sa géographie, de sa démographie et de ses cultures, se référer aux résultats de l’enquête nationale n’était pas possible.
Cependant, les objectifs de cette enquête régionale sont les mêmes que ceux de l’enquête nationale : établir une mesure structurelle de l’activité physique et sportive pour La Réunion et la documenter, en identifiant et en quantifiant les activités physiques et sportives, pouvoir estimer le taux de pratique hors fédération, décrire les manières de pratiquer et les motivations à la pratique, cerner les nouvelles tendances de pratiques et les freins à la pratique, mais aussi mieux connaître les publics qui s’adonnent aux activités physiques et sportives ou ceux qui en sont exclus.
De cette adaptation locale à l’étude menée dans l’Hexagone, émerge une tendance nette : une large pratique de l’activité physique et sportive (APS) à La Réunion. Sur le panel interrogé, 81 % des personnes ont déclaré avoir pratiqué une activité physique et sportive, hors éducation physique scolaire, au moins une fois au cours des douze derniers mois précédant l’enquête. Chez ces pratiquants déclarés, 73% disent faire une APS de manière intensive, c’est-à-dire plus d’une fois par semaine, et 77 % indiquent faire leur APS hors de toute structure sportive, soulignant un comportement majoritairement orienté vers une pratique auto-organisée à La Réunion.
De plus, l’enquête met en exergue une influence notable des caractéristiques sociales telles que l’âge, le sexe, le diplôme dans la pratique d’une activité physique et sportive. Ainsi, 83% des 15-29 ans déclarent pratiquer une APS, 76% des 50 ans et plus. Également, 86% des hommes déclarent pratiquer une APS pour 76% des femmes, tandis que 89% des niveaux bac et plus, déclarent pratiquer une APS, pour 70% des personnes sans diplôme. Un point qui rassemble toutes le catégories, celui de la motivation derrière la pratique sportive, puisque les motivations de santé et de bien-être sont citées par 76% des personnes qui déclarent faire une APS, alors que la motivation liée à la compétition n’est citée qu’à 9%.
Enfin, parmi les 20 APS les plus déclarées les neuf premières sont : la marche/balade 53%, la randonnée pédestre 29%, le vélo/cyclisme 15%, le jogging/footing/course à pied/running 13%, la musculation 13%, la baignade en lagon 11%, le VTT sur piste et chemin 9%, la marche athlétique 9%, et le football 9%. Une page internet dédiée à l’étude a été mise en ligne et à disposition du public.
Damien Chaillot