Jérôme Isautier, PDG du groupe du même nom et vice-président de l’Association pour le développement industriel de La Réunion (ADIR), était au micro de nos partenaires de RTL Réunion afin d’évoquer les problématiques liées au conflit ukrainien. Plus que la crainte d’augmentation des prix des matières premières, ce sont les conséquences sur le fret qui inquiètent plus l’entrepreneur.
Le PDG de la célèbre marque de rhum Isautier, au micro de RTL Réunion, est revenu sur les conséquences déjà constatées du conflit qui a éclaté en Ukraine le 24 février dernier. Si des conséquences sur l’approvisionnement de certaines matières sont à craindre, l’appel à de nouveaux fournisseurs devrait permettre de régler ce type de problématiques : « Il y aura des conséquences sur l’ensemble de la population, notamment pour tout ce qui est farine, huile... des produits dont les matières premières sont issues d’Ukraine. Nous aurons des risques de pénurie, mais les industriels sont dès à présent en recherche de solutions de remplacement de ces origines ».
Concernant le commerce du rhum, Jérôme Isautier ne voit pas de répercussion du conflit sur ce marché. « Il n’y a pas beaucoup de craintes à avoir, si ce n’est une désorganisation du fret maritime qui était déjà en crise depuis le Covid et qui va s’accentuer ».
Ici, le PDG et vice-président de l’ADIR ne craint pas tant la hausse des prix du fret, mais bien les risques de pénurie pour le secteur des transports : « On met souvent l’accent sur les augmentations, mais le pire ce n’est pas l’augmentation, c’est l’absence de disponibilité du fret. Pour certaines matières, nous n’arrivons pas à faire venir les produits jusqu’à La Réunion. Alors évidemment, on pourrait rêver de faire plus à La Réunion, et c’est évidemment le but que poursuit l’ADIR, néanmoins il y a toujours, en industrie, des questions de volume minimum ».
Une situation à laquelle le groupe Isautier est déjà directement confronté, et pour laquelle de nouvelles solutions ont dues être trouvées, explique le PDG : « Par exemple, il est utopique de penser qu’on va fabriquer des bouteilles à La Réunion, le marché est insuffisant. Donc ce qu’on a dû faire, c’est embouteiller une partie de nos produits en métropole, parce qu’on manquait de containers pour faire venir les bouteilles jusqu’à La Réunion. Ça participe au développement durable parce qu’il y a moins de transports et donc c’est meilleur pour la planète, mais pour l’emploi c’est moins bon puisqu’il y a une partie de la production qui est embouteillée en métropole ».
Damien Chaillot