Une étude publiée ce mois-ci dans le cadre d’un partenariat entre la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) de La Réunion et l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) estime à quelque 172 500 le nombre de logements qu’il faudrait construire d’ici 2050 dans le département, partant d’une fourchette débutant en 2021. Ce chiffre prend notamment en compte les différentes évolutions socio-démographiques ainsi que les situations d’absence de logement ou de mal-logement.
« À l’horizon 2050, en maintenant les tendances en matière de démographie et de comportement de cohabitation, 115 500 ménages supplémentaires habiteraient dans l’île, soit autant de résidences principales supplémentaires à construire », estime le rapport. Ainsi, 461 000 ménages vivraient à La Réunion en 2050, ce qui représente 4000 ménages de plus chaque année en moyenne entre 2021 et 2050. Croissance de la population, évolution des modes de cohabitation et vieillissement sont les trois facteurs qui contribuent à la hausse du nombre de ménages.
La croissance de la population, principalement, constituerait 50% de la hausse du nombre de ménages entre 2021 et 2050. « Si les tendances démographiques récentes se maintenaient, la population réunionnaise atteindrait 1,022 million d’habitants en 2050 », projettent la DEAL et l’Insee. L’évolution des modes de cohabitation (séparations de couples, augmentation des familles monoparentales…) serait à l’origine de 33% de l’augmentation du nombre de ménages. Enfin, le vieillissement de la population réunionnaise contribuerait aux 17% restants de la hausse du nombre de ménages (une personne seule ou deux personnes).
.jpg)
L’étude souligne que 27 500 logements au total seront également nécessaires pour stabiliser le parc de résidences principales. « En effet, 13 300 logements supplémentaires devraient être construits, soit 8% des besoins en logements, pour tenir compte du fait qu’une partie des logements deviendront vacants ou seront des résidences secondaires ». Une évaluation basée sur l’hypothèse d’une stabilité des taux de vacance et de résidences secondaires observés en 2021 (dans le parc réunionnais, 9% des logements sont vacants, et 3% sont des résidences secondaires).
En plus de ces 13 300 logements, la construction de 14 200 logements supplémentaires serait indispensable, soit 8% des besoins d’ici 2050, car le parc de logements vieillit et doit être renouvelé régulièrement. « Une partie des logements existants disparaîtra (en raison de la destruction, du changement d’usage ou de la fusion de logements) et de nouveaux logements seront créés à partir du bâti existant (divisions de logements existants ou transformation d’un local en logement) », précise le rapport. Dans tous les cas, les rénovations seront privilégiées aux destructions, pour se conformer à la loi Climat et résilience.
.jpg)
Enfin, 29 500 logements seraient à construire pour répondre aux besoins actuels liés à l’absence de logement et au mal-logement à La Réunion. Parmi ceux-ci, 21 800 devraient être destinés aux familles qui n’ont pas accès à leur propre logement. « Il s’agit de 19 200 logements pour les ménages contraints d’être hébergés chez un tiers (qu’il soit de la famille ou non), quand leur niveau de revenu ne leur permet pas d’obtenir un logement indépendant, et de 2600 logements pour accueillir les personnes sans logement (sans abris, personnes en hébergement social, ou logées à l’hôtel ou en habitation de fortune) », relève l’étude.
Pour le reste, la DEAL et l’Insee préconisent que 7700 logements supplémentaires soient construits pour résorber le mal-logement et rehausser les conditions de vie des ménages qui résident dans des structures inadaptées à leur besoins, de mauvaise qualité, trop chères ou trop petites pour les occupants, dans le parc privé ou social. En conclusion, pour atteindre 172 500 nouveaux logements d’ici 2050, « il serait nécessaire de construire 5900 logements en moyenne par an, dont 4000 pour répondre à la croissance du nombre de ménages ».
PM