INTERVIEW. Pêche, risques cycloniques : Agnès Pannier-Runacher veut être « au rendez-vous des attentes des Réunionnaises et Réunionnais »

INTERVIEW. Pêche, risques cycloniques : Agnès Pannier-Runacher veut être « au rendez-vous des attentes des Réunionnaises et Réunionnais »

Agnès Pannier-Runacher est arrivée samedi matin à La Réunion pour une visite de 3 jours. La ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche était l’invitée du journal de 19h de nos partenaires d’Antenne Réunion.

Pour son premier jour de visite, Agnès Pannier-Runacher a pu constater les dégâts causés par le cyclone Garance. Certaines ravines sont sorties de leur lit, ont traversé des maisons, emporté des vies. Est-ce que l’État reconnaît qu’il y a eu des failles ?

L’enjeu aujourd’hui est de tirer toutes les conclusions de ce qu’il s’est passé, sachant que ce cyclone était particulièrement violent. Face à cela il faut regarder là où les ravines étaient insuffisamment entretenues, où il faut rehausser les protections pour les populations et le faire avec deux niveaux. Un niveau d’urgence rapide, là où on est le plus vulnérable sur le territoire de La Réunion dans les 6 mois qui viennent et puis un niveau à plus long terme. Ce dont il est question aujourd’hui c’est le changement climatique. Il faut s’y adapter et s’y adapter c’est accepter de vivre avec des événements climatiques qui ne ressemblent pas, par leur intensité, par leur violence, à ce qu’on a connu auparavant. Il faut nécessairement changer et renforcer nos protections.

Quelles solutions apporter pour éviter que cela ne se reproduise ?

Les solutions sont connues. D’abord capter l’eau dans des terres qui sont bien entretenues. Construire des ouvrages qui permettent de capter les écoulements et les empêcher d’arriver jusqu’aux habitations. Nous avons un budget pour cette adaptation au changement climatique, le fond Barnier permet d’accompagner des habitants quand on voit qu’ils habitent dans des zones qui vont devenir inhabitables.

Vous avez évoqué l’ouverture d’un dispositif pour la flotte réunionnaise. Très concrètement, à quoi peuvent s’attendre nos pêcheurs dans les mois à venir ?

Nous allons ouvrir un dispositif qui va permettre de renouveler certains bateaux de pêche, mais cela reste relativement réduit. Je serai aux côtés des pêcheurs réunionnais, je vais accueillir le commissaire à la pêche, je vais lui faire rencontrer les pêcheurs réunionnais pour lui montrer les spécificités de la pêche Ultramarine qui ne peut pas être gérée comme la pêche européenne du nord. Je veux qu’on avance sur le renouvellement de la flotte de pêche, il est inacceptable que l’on continue à avoir des outils de travail qui sont dépassés.

Demain vous rencontrez le commissaire européen Kóstas Kadís, avec qui les négociations sont tendues, comment le convaincre de débloquer les fonds utiles pour faciliter ou financer le renouvellement de la flotte réunionnaise ?

Lundi je le ferai rencontrer les pêcheurs réunionnais, nous irons à bord d’un bateau de pêche. Je pense qu’il verra concrètement sur le terrain de quoi on parle. Nous présenterons un nouveau dossier pour expliquer pourquoi on ne peut pas regarder la pêche réunionnaise avec les mêmes lunettes que la pêche néerlandaise ou belge. Si on considère que La Réunion est un territoire stratégique pour l’Europe et la France, il faut être au rendez-vous des attentes des Réunionnais et des Réunionnaises.

Agnès Pannier-Runacher sera de retour à La Réunion dans quelques jours. Elle accompagnera Emmanuel Macron durant sa visite.