Le service de statistiques de la Daaf de Mayotte vient de publier l'évolution des prix des produits agricoles pour le mois de juin. Sans surprise, la tendance suit celle déjà confirmée par l'Insee : les prix de l'alimentation augmentent, ceux de la production locale ne sont pas épargnés. Explications de notre partenaire France Mayotte Matin. 

On pense souvent que l'augmentation des prix est dû aux nombreuses importations que nous faisons et à la guerre en Ukraine, surement mais ces causes exogènes n’épargnent pas la production agricole de Mayotte : les prix de la production agricole locale augmentent. 

La DAAF de Mayotte suit un panier composé de 2 kg de fruits, de 7 kg de légumes et d'1 kg de condiments, la plupart sont produits localement. On peut ainsi retrouver ananas, banane, coco, papaye, concombre, salade, fruit à pain, piments oignons et ail. C'est le kanga de la ménagère ; il est clair qu’année après année les prix de ce panier augmentent de manière très significative en juin 2020 le panier valait 27,50€.

A la même période en 2021, il était à 29,50€ ; cette année il se situe à 33,50€. Pour le mois de juin 2021, ce sont essentiellement les condiments qui ont augmenté et les produits transformés au sein de ce panier comme la purée de piment et les achards. Le piment bébérou est passé de 14,86€ en mai à 19,84€ en juin c'est une hausse de 30% qui impacte le coût global du panier. 

De manière générale, tous les fruits suivis dans le cadre de ce panier sont plus chers au mois de juin en comparaison avec les 2 autres années. S'agissant des légumes présents le concombre est moins cher en 2022 qu'en 2021 c’est le seul légume dont le prix baisse pour tous les autres c’est plus cher. S'agissant des condiments, l'ail importé est moins cher en 2022 qu'il ne l'était en 2020. Il en est de même pour les oignons rouges et jaunes. Tous les autres produits ont malheureusement augmenté.

Nombreux sont ceux qui se sont dit que si les prix étaient plus chers au supermarché, la population se rabattra sur la production locale. Elle le fera peut-être mais sans faire d'économie. Reste la solution de cultiver son propre lopin de terre pour produire au maximum les produits qui sont consommés au sein du foyer. Les temps sont durs et la tendance n'est pas à l'amélioration. 

Anne Constance Onghéna pour France Mayotte Matin.