Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin et le ministre délégué aux Outre-mer Philippe Vigier se rendront la semaine prochaine à Mayotte pour évoquer la grave crise de l'eau qui touche cette île de l'océan Indien mais également les problèmes de sécurité et d'immigration irrégulière.
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer sera accompagné mercredi et jeudi prochains de son ministre délégué Philippe Vigier, a annoncé l'entourage de Gérald Darmanin. L’annonce de de ce déplacement a été annoncé lors de la rencontre des élus avec le Président de la République Emmanuel Macron.
Ce département le plus pauvre de France est confronté à son pire épisode de sécheresse depuis 1997 alors que son approvisionnement dépend largement des eaux pluviales.
Mayotte manque en outre d'infrastructures et d'investissements si bien que ses habitants - environ 310.000 - vivent au rythme des restrictions d'eau depuis début septembre et de la distribution gratuite de deux litres d'eau par personne et par jour aux personnes fragiles.
Cette dernière mesure, qui concernait au départ 50.000 personnes, a été peu à peu élargie. Le gouvernement a promis mi-octobre que toute la population mahoraise en bénéficierait mi-novembre.
Les accès à l'eau, d'abord deux jours sur trois, se sont réduits début octobre à un jour sur trois et pendant 18 heures et non plus 24 heures, témoignant de la gravité de la situation.
Gérald Darmanin devrait en outre faire un point sur l'opération "Wuambushu" déclenchée en avril dernier dans ce département pour lutter contre la délinquance, l'immigration irrégulière et l'habitat insalubre.
Cette opération, qui devait durer trois mois et a été prolongée jusqu'à la fin de l'année, pourrait encore perdurer.
La semaine dernière, devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale qui l'auditionnait sur son budget, Gérald Darmanin n'avait pas écarté la possibilité d'une opération "Wuambushu" 2, en réponse à une question à ce sujet.
Le gouvernement s'était fixé pour objectif la destruction de 1.000 "bangas" (nom des habitations de fortune dans les bidonvilles). Un objectif qui n'a pas encore été atteint.
Le ministre de l'Intérieur devrait revenir longuement sur la lutte contre l'immigration clandestine, dans ce département qui attire chaque année des milliers de migrants arrivés par la mer, en embarcations de fortune dites "kwassa kwassa", de l'archipel voisin des Comores, de Madagascar ou de l'Afrique des Grands lacs.
D'autant qu'il défendra quelques jours plus tard son projet de loi immigration devant le Sénat.
En juin dernier, lors d'un déplacement dans l'île, il avait prédit que 2023 serait "une année record" en terme de personnes expulsées de Mayotte.
Avec AFP