Capitalisant sur un travail mené de manière partenariale sur les droits de l'enfant, de nombreux acteurs associatifs et institutionnels de l’île ont exprimé leur volonté de mener une action de sensibilisation ambitieuse sur le thème des violences sexuelles commises sur des enfants. Un sujet de notre partenaire France-Mayotte Matin.
Début juillet 2022, le Comité directeur pour les droits de l'enfant (CDENF) a tenu sa première réunion dans le cadre d'un nouveau cycle de Stratégie (2022-2027). Les objectifs sont multiples et s’organisent autour de plusieurs thématiques comme en premier lieu, une vie sans violence pour tous les enfants, ensuite l’égalité des chances et l’inclusion sociale pour tous les enfants ; l’accès de tous les enfants aux technologies et à leur utilisation sûre ; une justice adaptée aux besoins de tous les enfants ; l’importance de donner la parole à chaque enfant. Et enfin, les droits de l’enfant dans les situations de crise ou d’urgence. Cette dernière thématique constitue une des principales priorités. Plusieurs sessions et tables rondes ont été organisées sur les sujets consacrés à la santé mentale des enfants, aux droits environnementaux, à l’accès à la justice, à la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, à l’éducation complète à la sexualité ainsi qu’aux difficultés auxquelles se heurtent les enfants qui militent en faveur des droits de l’homme.
A Mayotte, samedi dernier, l’ensemble des 17 maires de l’île s’est engagé en faveur des droits de l’enfant. En effet, selon le collectif CIDE (Convention Internationale des Droits de l’Enfant) Mayotte, l’île serait le 2e département français le plus touché par les grossesses précoces et les IVG sur mineures. Aussi, la signature officielle, à travers une charte, et l’engagement collectif des élus de l’île à ce sujet intervient comme une bouffée d’oxygène. Chaque commune va ainsi participer, à sa façon, à cette campagne de sensibilisation contre les violences sexuelles faites aux enfants, afin que « la peur et la honte changent de camp ! ».
D’après une étude menée par le collectif CIDE, il y aurait eu l’année dernière sur le territoire de Mayotte plus de 68000 victimes d’inceste, « dont 30 000 dans la sphère intrafamiliale. 37% des 544 répondants à notre enquête menée sur Mayotte seraient victimes d'agression sexuelle. ». Un millier seulement de signalements annuels ont été effectués sur le territoire de Mayotte, parmi lesquels 157 sont judiciarisés, et 40 poursuivis, toujours selon le collectif CIDE. Le travail reste donc immense.
Par Benoît Jaëglé pour France-Mayotte Matin
